Film devenu culte au fil des années, La Mort Vous Va Si Bien fait partie de ces classiques qui manquaient à ma culture cinématographique. C’est donc 28 ans après que je découvre cette bobine de Robert Zemeckis (Retour vers le Futur, Forest Gump) qui a remporté de nombreux prix pour ses effets spéciaux impressionnants pour l’époque. Après avoir bouclé sa trilogie culte Retour vers le Futur, Zemeckis tente de surfer sur le succès des comédies fantastiques telles que La Famille Addams (1991). Le succès est en demi-teinte. Même si le film finit sur un bon score au box-office mondial, il peine à se rentabiliser aux États-Unis. Et pour être totalement honnête, même si on passe un bon moment devant La Mort Vous Va Si Bien, je ressors du visionnage un peu déçu. Mes attentes étaient-elles trop grandes ? Sans doute…
Madeline (Meryl Streep) et Helen (Goldie Hawn) sont rivales depuis toujours. La première a toujours tendance à piquer les petits amis de la seconde et ce depuis leur jeunesse. Madeline est devenue une très célèbre artiste de cabaret. Helen a continué sa petite vie tranquille et a fait la rencontre de Ernest Menville (Bruce Willis), un chirurgien esthétique. Alors que ces derniers vont voir un spectacle de Madeline, elle va en profiter une fois de plus pour voler le chéri de Helen car elle y voit l’occasion, de par ses talents, de rester jeune plus longtemps, et même se marier avec lui. Pour Helen, ça en est trop, c’est la dépression. Elle prend énormément de poids, file en cure d’amaigrissement, et n’a désormais plus qu’une seule idée en tête : éliminer sa rivale. Les années passent mais la rancœur reste. Madeline a pris le dessus physiquement et mentalement sur son mari Ernest qui n’est plus que l’ombre de lui-même, devenu alcoolique et s’occupant désormais de maquiller les cadavres avant la mise en bière. Elle le trompe sans vergogne avec des jeunes hommes la trouvant séduisante. Mais petit à petit, avec l’âge, sa beauté fane et sa vie sexuelle se complique. C’est alors que resurgit de nulle part Helen, splendide, comme si la vieillesse n’avait plus de prise sur elle. Elle est prête à récupérer coute que coute celui qui aurait dû être son mari. C’est désormais Madeline qui se sent en danger. Elle apprend l’existence d’une personne qui aurait la recette miracle pour la jeunesse éternelle et se jette sur l’occasion afin d’essayer de garder son mari. Mais cette cure de jouvence aura quelques effets secondaires inattendus…
La Mort vous va si bien est un film sur l’immortalité, sur le culte de la beauté et de la jeunesse à tout prix, sur la peur de vieillir, de ne plus plaire. Il va nous offrir un affrontement délirant, grinçant, cynique, entre deux femmes ayant bu une potion miracle les rendant immortelles. Elles veulent le même homme et l’avoir rien qu’à elles est devenu une question de principe alors que ce dernier est devenu entretemps un alcoolique, un menteur, un lâche, impuissant qui plus est. Un portrait au vitriol de la société hollywoodienne, de cette quête de la jeunesse éternelle où les coups de bistouris sont légions, où la vanité est au final le maître mot.
Le casting ne va pas hésiter à être utilisé à contre-emploi et les acteurs vont pour le coup s’amuser comme des petits fous. Bruce Willis, maquillé à souhait, semble prendre un réel plaisir à jouer cet ancien chirurgien esthétique dépassé par les évènements, tout comme Meryl Streep qui ne va pas hésiter une seule seconde à s’enlaidir. Ils vont en faire des caisses et, au début, ça fonctionne plutôt bien. Au début seulement. Car très rapidement, les hurlements et autres gesticulations à outrance de Meryl Streep, vont avoir tendance à légèrement agacer. Même chose en ce qui concerne Goldie Hawn, souvent trop grimaçante. Et pour le coup, Bruce Willis, va se retrouver reléguer au second plan alors qu’il est l’élément central de cet imbroglio qui nous est présenté. Le ton est délirant, loufoque, parfois noir et macabre dans son humour, mais le film ne va jamais au final assez loin. Déjà, la critique elle-même n’est jamais réellement poussée, mais les gags eux-mêmes restent gentillet alors qu’il y avait moyen, avec les thèmes que le film aborde, d’aller plus dans l’humour méchant. Là, ça reste trop grand public et c’est assez dommageable car, du coup, les gags tombent parfois à plat. Bien entendu, certains font mouche, comme sur le final, en partie grâce aux excellents effets spéciaux à la pointe de la technologique (pour l’époque) que le réalisateur va brillamment utiliser. Mais néanmoins, les rires sont au final assez rares, d’autant plus que le rythme du film n’est pas très bien géré et que l’ensemble est bien prévisible. Il met du temps à se lancer, et cette très (trop) longue mise en place n’est sauvée que par des dialogues bien écrits, le plaisir de voir le trio d’acteurs (allez, le quatuor si on compte Isabella Rossellini et sa superbe plastique) et un score d’Alan Silvestri de très bonne facture. Même la mise en scène de Zemeckis n’a rien d’exceptionnel et s’avère finalement assez plate. Au final, La Mort vous va si bien est certes une comédie sympathique, mais qui ne mérite pas le statut de film culte qu’il aura acquis au fil des années.
Après son 3ème opus de la saga Retour vers le Futur, Robert Zemeckis revient sur le grand écran avec La Mort Vous Va Si Bien, une comédie loufoque au final assez lambda qui ne vaut réellement que pour ses effets spéciaux très impressionnants pour l’époque.
Critique originale : ICI