Nous partîmes cinquante mais malgré un grand effort Nous nous vîmes moins mille en sortant à l'auror


French Quand Quand



Quand, en pleine séance, je peux entendre les yeux des spectateurs rouler jusqu'au ciel et leurs épaules se hausser... Quand l'affliction dépasse la réalité.


Quand un dissensus conséquent persiste jusqu'au générique entre ma réaction et celles des personnes m'entourant, me parasitant de leur aura envahissante...


Quand personne ne semble apprécier une œuvre qui me semble intéressante, captivante, vibrante... Quand la solitude est physique car les autres spectateurs quittent la salle, je réfléchis au pourquoi.
Quand, ce jour-là, je suis allé voir "La nuit a dévoré le monde", je n'avais que peu entendu parler du film. Quand j'y vais sur un coup de tête.


Quand le film commence, que le temps passe et qu'un premier spectateur fui -car il me semblais qu'il fuyait- la proposition en quittant son siège avec bruit et fracas, je me dis que je ne suis pas concerné, que ,ça va, ce n'est qu'une personne et que peut-être, ce spectateur que je ne connais pas a ses raisons.



Quand. Quand, c'est un signe du temps.



Et le temps, dans La nuit a dévoré le monde, c'est fondateur.
Le traitement du temps est probablement ce qui a fait fuir ce bon tiers de la salle lors de la séance.
Et c'est ce qui m'a happé, aussi étrange que cela puisse être.


J'ai aimé ce rythme, ces choix esthétiques, amenant à l'ambiance de ce film une dimension lancinante de perte partielle de repères à la répétitivité des gestes devenant des automatismes zombiesques. Je suis devenu une ombre parmi les spectateurs.


Ce film m'a retourné tel cette affiche, encrant les repères dans une quotidienneté paradoxale. Ce film évoque beaucoup par l'attente, la distorsion du temps et, ce fut le cas dans le contexte où je l'ai visionné, des attentes des spectateurs.


Ainsi, plus ils quittaient la salle, plus je ressentais la solitude de ce personnage. C'est bien simple, le temps s'est successivement distordu, compacté, explosé puis, s'est arrêté. Ou bien est-ce ma conception de ce temps, qu'importe.


La nuit a dévoré le monde exploite le minimalisme de son synopsis et son postulat de départ tout en tenant en haleine le spectateur que je suis. Ce rythme, un peu bâtard, peut nuire à l'appréciation et, de fait, j'ai fini par m'ennuyer.


Ce film pêche principalement en introduisant un personnage de manière assez maladroite à seulement vingt minutes de la fin sans que son impact quel qu'il soit, ne soit constaté par votre serviteur. Tout cela est très rapide .


Logique ? Si on l'envisage comme un film sur l'envers de la survie, l'attente et le quotidien, allez, ça passe.


Vous - on se vouvoie ?- l'aurez compris, c'est un film de genre du genre maîtrisé mais ennuyant sur fond de thématiques universelles.


Quand le quotidien de la survie d'un homme fusionne avec une salle qui se vide tel un sablier cassé/10


PS : il manque le -e à la fin du dernier mot du titre de cette critique, j'en suis conscient, ce n'est pas de mon fait mais des limites de caractères.

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le 7 mai 2019

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Jekutoo

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