Après Dans la brume voilà que le cinéma français poursuit son incursion dans les genres autres que la comédie ou le drame. Ici ce sont des zombies qui envahissent Paris.
Artistiquement il faut bien avouer que La nuit a dévoré le monde fait du bien, tout est impeccable, de la mise en scène à l'ambiance sonore, la caractérisation des morts-vivants et même jusqu'à l'affiche. Tout est réussi, et le casting s'en sort bien, même si l'utilité de Denis Lavant est discutable. Anders Danielsen Lie est impeccable et campe son rôle avec ce qu'il faut de fragilité et de nuances. Idem pour Golshifteh Farahani qui malgré sa courte présence à l'écran s'impose sans aucune difficulté.
Pour ce qui est du scénario c'est peut-être bien là que le bas blesse un peu plus. On apprécie le fait que le film ne tombe pas dans les poncifs du genre, notamment grâce à une exposition judicieuse avec ce héros visiblement au fait de la pop culture et qui sait comment se protéger en cas d'invasion zombie. On apprécie un peu moins cela dit que le rythme soit aussi décousu, le film ne dure pourtant même pas quatre-vingt-dix minutes. Mais il faut bien avouer que l'ennui s'immisce trop souvent, malgré un traitement de fond sur la solitude qui mène à la folie assez juste.
En somme La nuit a dévoré le monde aurait pu s'avérer plus convaincant si l'écriture s'était un peu plus resserrée sur la situation et son contexte, ce qui n'aurait pas entacher le fond pour autant. Néanmoins le film s'avère être un petite perle artistique dans notre horizon cinématographique bien trop balisée.