Sous les traits d'un banal thriller se dévoile petit à petit un vigilante-movie
Pedro Almodóvar s'est lancé dans une libre adaptation du roman français "Mygale" de Thierry Jonquet et en a restitué un savoureux thriller où il est à la fois question d'une obsession, celle d'un chirurgien près à tout pour donner vie à ses fantasmes et celle d'un crime d'amour (dont on n'en dira pas plus afin de ne rien dévoiler de l'intrigue).
Sous les traits d'un banal thriller se dévoile petit à petit un vigilante-movie, c'est véritablement un tour de force opéré par le cinéaste car on ne s'y attend pas une seule fois, tout comme le twist-ending inattendu et imprévisible. Les niveaux de lecture de La Piel que Habito (2011) sont donc nombreux, alternant prodigieusement entre passé et présent, avec son scénario labyrinthique et ses nombreux protagonistes. On ne pourra s'empêcher de faire un parallèle avec Les Yeux sans visage (1960) de Georges Franju dont quelques similitudes subsistent.
Pedro Almodóvar, très méticuleux, instaure très rapidement une ambiance à la fois froide et sombre, ainsi qu'une esthétique particulièrement soignée ou il prend son temps et nous distille un palpitant thriller hispanique où le tandem Antonio Banderas (que le cinéaste n'avait pas dirigé depuis Attache-moi ! - 1990) & Elena Anaya fait des merveilles.
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