Il me faisait de l’œil depuis un petit moment, mais pour être tout à fait franche, le cinéma français et moi nous ne sommes pas très potes.
Et puis j'ai mis mes préjugés de côté et j'ai plutôt bien fait! Étant trop jeune pour avoir été au courant de cette affaire qui a défrayé la chronique fin 70, je me suis lancée trouvant le synopsis fort alléchant.
Avant d'aller plus loin, j'ai lu quelques autres critiques,dont une pas très tendre et je ne m'y suis absolument pas retrouvée.
Pourquoi attendre forcément d'un polar une frénésie d'action et de pirouettes? Pourquoi attendre une surenchère de meurtre et de sang. Au contraire, j'ai trouvé ce film d'une justesse presque parfaite. Pas besoin d'en faire des caisses dans le sordide.
On se retrouve donc embarqués dans la vie de Franck (Alain Lamarre), gendarme exemplaire le jour dans sa brigade. On comprends assez vite que c'est un solitaire...il trouve ses collègues trop potaches (ils le sont vraiment), a des difficultés avec les femmes, se fait brimer par ses parents qui le tannent pour qu'il trouve une fille, mais a une relation très forte avec son petit frère, le seul dans son environnement qui semble l'apaiser et préférant nettement la beauté de la nature à la nature de l'Homme.
Puis derrière le gendarme se cache le tueur, celui qui se flagelle, qui s'entaille au fil barbelé, qui prend des bains avec des glaçons tout en les mangeant (brrrrr). Cet autre homme qui ne supporte pas la saleté, qui ne supporte pas le sang et pourtant qui tue de sang froid. Qui se lave frénétiquement les mains. Cet homme paradoxal qui, pourtant, dors dans une pièce remplie d'immondices et d'armes. (on découvre l'ampleur de tout ça à la fin).
Guillaume Canet interprète ce rôle sans aucune fausse note et j'avoue que j'ai été touchée par son jeu d'acteur et par ce personnage souffrant d'une forme rare de schizophrénie. On le sens souffrir, littéralement.
Bref, un film qui m'a bien visé le coeur et que je recommande vivement.