L'éternel Amour

Nietzsche avait créé, avec "L'éternel retour", le plus effroyable moyen de savoir si nos actes valaient la peine d'être accomplis ou non : serait-on tout simplement prêt à les refaire à l'infini ?

Face à cette terrifiante leçon sur la valeur à donner à notre vie, Capra, avec "La vie est belle", crée le plus beau des contrepieds : vivons-nous, agissons nous de façon à ce que notre existence laisse sa marque définitive dans le cœur et la vie des gens qui nous entourent ?

L'idée sur laquelle se base le film est d'une formidable modernité, les acteurs (James Stewart !) sont touchés par la grâce, littéralement, j'ai adoré la VF et même la colorisation, il y a de la neige, des enfants qui rient, des tas de scènes d'amitié, de l'espoir, de la fraternité, toutes ces belles choses sur lesquelles j'ai pas envie de mettre des mots, de peur que ça ne m'empêche de les vivre, nom de Dieu !

Alors bien sûr, l'histoire est naïve à l'excès, les ficelles sont grosses comme le bras, mais, par le miracle le plus incongru auquel j'ai assisté jusqu'à présent (et maintenant, je veux en voir d'autres !), ça marche totalement, on court même, émerveillé, sans vouloir que ça s'arrête. C'est peut-être, dans le fond, parce qu'on veut toujours une histoire pleine d'espoir, une bulle de bonheur dans laquelle la vie est belle. Peut-être aussi parce que c'est beau. Ou encore, tout simplement, parce que "La Vie est belle" est un très grand film. J'en sors, et, après un "simple" film, pour la deuxième ou troisième fois de ma vie, j'ai envie de croire, d'aimer l'existence, de la rendre plus belle.

Merci Frank Capra, merci James Stewart, merci Donna Reed, merci tous !

Merci à ce film d'exister.