Quand la citation de Joan Dion est apparue sur l’écran, j’ai compris pourquoi je voulais voir le premier film de Greta Gerwig. Je fais partie des gens qui ont besoin d’une œuvre aussi littéraire et littérale afin de réfléchir à leur propre existence.
Ainsi, Christine « Ladybird » est une adolescente simple et qui a des doutes sur son avenir. Elle a quelques difficultés à communiquer avec ses parents et c'est réciproque, même après 18 ans. Entre des déceptions amoureuses, amicales et donc sentimentales, il lui est difficile de trouver un refuge : pour elle, ce sera le bain. Notons que l’élément aquatique est encore une fois très présent, ce qui ne fait que renforcer la mélancolie qui se dégage du film. Le bleu des yeux de Christine nous fait plonger à chaque fois dans ses tourments et la réalisation très proche des acteurs nous oriente parfaitement sans nous laisser nous reposer. Le passage dans l'automobile sera d'ailleurs, le seul moment où elle (ainsi que nous) pourront respirer avant de continuer sa fuite en avant. Greta Gerwig a une manière assez convenue, d'une simplicité sans faille, de nous immerger dans ce passage à l’ère adulte. La réussite de Lady Bird tient en peu de choses, elle sait s'effacer au bon moment pour repartir de plus belle, une histoire d'amour à la fois.
Finalement, la musique est le seul défaut du film car il nous fait prendre conscience que cette histoire sans fin fait partie du passé. Les petites références datées nous ramènent aussi parfois à la réalité, avec une mention pour la Guerre en Irak du début des années 2000.
Je reverrais donc ce film avec plaisir mais pas avant quelques années, histoire de me souvenir comment ma jeunesse a embrassé le 20e siècle. Je remercierai alors Greta Gerwig pour cette dose de nostalgie et de mélancolie.