Avez-vous déjà constaté que la plupart des films qui traitent de l’adolescence sont souvent hyper caricaturaux ? Entres parents perdus ou vraiment déviants, ados aux comportements extrêmes, vision de l’école stéréotypée… Les traits sont tellement tirés que l’on dirait une mauvaise chirurgie esthétique qui ne ressemble plus à rien.
C’est en douceur et avec une justesse rare que « Lady Bird » arrive sur nos écrans pour rééquilibrer la balance et nous livrer, sans bistouri ni effets codifiés une vision personnelle de l’adolescence.
Sur un ton gentiment impertinent, comme celui d’un ado qui n’est pas au plus fort de sa crise, nous suivons les petites péripéties et expérimentations de celle qui préfère son surnom à son prénom.
En rejet de la plupart des aspects qui composent son univers, Lady Bird tient absolument à quitter son Sacramento natal pour aller voir le bitume qui semble plus vert à New York.
Entre relations tendues avec les parents, excès en tous genres, premiers amours, trahisons de l’amitié et égoïsme. On retrouve tous les travers et expérimentations liés à ce cap si particulier à passer.
Les scènes de complicité avec sa meilleure amie et son père (l’excellent Tracy Letts) sont très touchantes et criantes de vérité.
Les frictions avec sa mère liées aux difficultés de communication nous livrent avec pertinence et quelques belles étincelles les problèmes de la relation mère-fille.
Saoirse Renan joue de façon totalement convaincante et parvient, l’air de ne vraiment pas y toucher, à nous émouvoir et nous remémore nos propres souvenirs de l’époques où nous allions quitter le nid familial.
La réalisation est surprenante, les images bénéficient d’un très beau travail sur les couleurs, les acteurs sont tous bons, la reconstitution du début des années 2000 et de ses looks aux vêtements trop larges est parfaite et en prime, le film ne manque vraiment pas d’humour.
Un film tendre qui nous montre les étapes nécessaires pour enfin s’ouvrir au monde, aux autres et finalement, faire la paix et apprécier sa famille et ses sacrifices et accepter jusqu’à son prénom.

ATHMOS
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le 5 mars 2018

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