Lady Bird est le film indépendant américain dont tout le monde parle et qui a su atteindre le sommet des Oscars ! Adulé par la presse et les spectateurs, je me devais d'y aller bien que j'avais un air de déjà-vu en voyant la bande-annonce. J'ai très vite pensé aux teen-movie Juno ou Le monde de Charlie pour le cadre spatio-temporel du lycée où les amitiés se nouent, où les erreurs se font et où les ados se découvrent en tant que personne. Mais, à mes yeux, Lady Bird ne se démarque pas pour son scénario qui se veut très banal et sans surprises : aléas d'une relation mère / fille compliquée, chronique adolescente sur la quête de ce qu'on pourrait devenir, copinages éphémères, milieu social rebutant, époque post 11 septembre et enseignement catho,... Le traitement de ces éléments manque globalement de panache même si on se reconnait facilement dans ce récit d'apprentissage, à la fois en quête d'ailleurs et de soi-même. La force du film réside essentiellement dans l'interprétation des acteurs, notamment Saoirse Ronan dont le personnage complexe se déploie avec nuances et subtilités. On retiendra les scènes de confrontation avec sa mère (Laurie Metcalf) faite de ruptures et de dialogues tendres et cruels bien écrit, celles de fou rire avec sa meilleure amie (superbe Beanie Feldstein) ou encore les amourettes électriques avec Thimothée Chalamet et Lucas Hedges. Beaucoup de passages sont prévisibles quand on connait ce genre de film et j'avoue ne pas trop comprendre l'adulation massive autour de Lady Bird qui se révèle au final anecdotique. Certes, la première réalisation de Greta Gerwig est belle dans sa simplicité, la teinte de l'image amène une certaine nostalgie et l'attention portée à chaque personnage contribue à l'énergie singulière du film. Les dialogues sont bien écrit, sans pathos ni morale, et certaines situations incongrues font rire mais cette fresque adolescente ne m'a pas touché dans sa quête d'identité, peut-être trop américaine et catho pour qu'elle me parvienne, même si cette relation spéciale entre la mère et la fille suffit pour en faire un bon film, j'avoue !