Avec Lady Bird, Greta Gerwig sait mettre le doigt sur ce qui chamboule une jeune femme à la fin de l'adolescence : premières amours, choix de fac avant ceux de carrière, disputes incessantes avec la mère et retours vers cette dernière car on l'aime bien quand même (on se reconnaît si bien à l'écran). Tout y est, de la déception amoureuse (ici entre désillusion quant à un jeune homme qui cache en fait
son homosexualité
, et un libertin anarchiste qui prétend être novice en amour pour plaire aux filles), le père qui tente vainement de s'écarter du cliché du papa à la ramasse qui ne comprend rien à sa fille mais si attachant dans sa maladresse, et les cachoteries sur les sujets qui font honte (l'ado vient d'un quartier réputé pauvre, et décide donc de mentir en s'inventant une maison dans un quartier aisé). Si le thème est parfaitement su, on regrette qu'il soit déclamé sans grande passion, de façon très académique et avec un vrai manque d'image forte. On suit une ado lambda dans une transition lambda, certes ultra-réaliste mais aussi sans grande surprise (surtout pour les filles et femmes). Le rythme aussi ne suit pas, soulignant un peu plus le cadre très appliqué, qui aurait gagné à se faire davantage confiance, surtout avec un si beau casting. Saoirse Ronan et Laurie Metclaf transpirent le réalisme dans cette relation tendue entre mère et fille, jamais facile lorsque l'oiseau veut quitter le nid mais que la maman poule s'inquiète...