Inquiétante première scène (que je ne vais pas décrire) interrompue par l'irruption de fonctionnaires de police se préparant à une perquisition chez le voisin de Lara. Aurait-elle dénoncé son fils (le fils de son voisin) ? Le fils de Lara, quant à lui, vivant éloigné de sa mère (elle ne le voit que très peu), se prépare à donner un important concert à Berlin dans lequel il jouera une création musicale personnelle. Que recherche Lara ? Se rapprocher de son fils ? Sincèrement l'aider dans ses choix ? Vouloir reprendre sur lui une emprise dont il semble qu'il ait réussi à s'affranchir ? Qui est en réalité Lara ? Quelles étaient ses ambitions d'élève pianiste ? Quel sens a-t-elle donné à sa vie ? Qu'a-t-elle voulu transmettre à son fils ? Le concert aura lieu. On comprendra mieux alors les événements (l'événement, le point de basculement) qui ont façonné (figé ?) la personnalité de Lara.
Un récit superbement maîtrisé, rigoureux, sobre, dont les lenteurs participent à l'action. Des acteurs convaincants (excellente Corinna Harfouch dans le rôle de Lara). Un film qui aborde avec délicatesse les thèmes de la relation mère-fils, parents-enfants, maître-élève, de la détermination des grands choix de l'existence. Un film intelligent, probablement pessimiste, sur l'incommunicabilité.
A voir sans hésiter.

Jihel
8
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le 28 févr. 2020

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Jihel

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