Pour le plaisir de l'oeil

The 13th Warrior est un film truffé de problèmes et cela, je le savais bien avant de le voir. En fait, ce film, on me l’a offert en blu-ray il y a de ça des années. C’était un pote américain qui repartait pour les USA et qui s’était retrouvé avec tout un tas de blu-ray qui ne fonctionnaient pas pour des raisons de zones et qui me les avait offerts (parmi le lot, mon coffret du Seigneur des Anneaux ou encore Kill Bill). Mais ce film, je n’en voulais pas. Il faisait parti du lot, il était là, mais je m’en foutais. Je n’ai aucun avis sur Antonio Banderas et j’ai toujours entendu dire que la fin de carrière de John McTiernan n’était pas à l’image de son génie.

Donc non, vraiment ce film, pendant bien trois ans, je n’en voulais pas, je m’en fichais. Mais bon, coronavirus, confinement, je me suis mis dans l’idée de rattraper mes retards blu-ray et The 13th Warrior trônait tout haut dans la liste. C’est avec très peu de conviction que j’ai lancé ce film.
Et je crois que j’étais dans les meilleures conditions possibles pour apprécier le film. Pas pour le juger à sa juste valeur, pour l’apprécier. Je savais parfaitement que le film avait subit des coupes, qu’il rushait son intrigue comme c’est pas permis et que le montage avait de gros soucis, je le savais et j’ai bêtement passé outre ces défauts. Du coup, que restait-il donc à découvrir dans The 13th Warrior ? Une photographie de malade !

Mais waouh ! Quelle claque, en plus c’était en blu-ray donc vraiment le top pour apprécier l’image. Quelle beauté ! Que ce fût beau ! Devant The 13th Warrior, j’ai abandonné l’idée d’un bon scénario bien construit et je me suis laissé emporter par cette bande de vikings sympathiques. C’est un film testostéroné, ultra masculin où ce qui prime, c’est l’esprit de groupe entre mecs contre une horde de méchants. C’est Expandables façon vikings avec une superbe photographie ! Et ce fût bon !

De plus, même si dans l’ensemble, le scénario manque d’enjeu et de véritable structure cohérente, il recèle de idées vraiment appréciables. Par exemple, au tout début du film, on suit Antiono Banderas qui incarne un lettré arabe qui se retrouve dans une troupe de vikings qui parlent grec. Du coup, pour les comprendre, il scrute les lèvres de ses comparses et apprend leur langue barbare en les écoutant. Et petit à petit, le grec se transforme en anglais. On comprend que le langage viking se transforme en anglais pour Antonio Banderas et du coup, le spectateur écoute le film en anglais, mais sait que les vikings parlent grec. Bon après, la question de l’arabe qui parle anglais et qui s’adapte pour parler grec, on va pas chercher la logique, mais je trouve l’idée vraiment pas mal.

Après, évidemment, le film a plein de faiblesses de scénario. A commencer par un manque d’enjeu évident. La bande de viking se rend dans un village souvent attaqué par des sortes d’animaux surnaturels. La prêtresse du village leur dit de tuer la mère et le leader des animaux et vous avez la quête type lambda du film d’aventure pas très intéressant.

Et vraiment, en général, ce genre de film, j’y suis hermétique, ça ne m’intéresse pas. Mais bon sang c’est beaucoup trop beau ! Je savais que McTiernan est le maître du film d’action, mais je savais pas à ce point. Il y a une bataille en milieu de film, qui se passe la nuit et uniquement éclairée par des torches, c’est d’une beauté ahurissante. Pareil pour la bataille finale qui se déroule sous la pluie, même si le montage est aux fraises, certaines images sont tellement belles et épiques que j’en était subjugué ! Le tout servi par une bande originale de Jerry Goldmsith aux oignions.

Donc voilà, The 13th Warrior, juste pour ces belles images, ces magnifiques costumes et ces chorégraphies de combat, je suis prêt à lui pardonner ses coupes, ses raccourcis et son manque d’enjeu. Pour cette bande de vikings vraiment amicaux, sympathiques et attachants, j’ai envie de revoir ce film. Bref, The 13th Warrior, c’est un beau film pour le plaisir du visionnage.