La difficulté est d'accepter d'entrer dans l'univers de Roald Dahl par le biais de Steven Spielberg. Si enfant l'auteur avait réussit par quelques livres à me happer, le réalisateur lui a tout de suite eu plus de succès auprès de moi. Au fur et à mesure je devins plus exigeante, délaissant l'auteur trop fantasque, pas à mon goût, pour me concentrer sur le réalisateur toujours autant divertissant. Il y eut des ratés mais la conviction que Steven Spielberg savait bel et bien me raconter des histoires l'emporta sur ma défiance envers Roald Dahl.
Hélas jamais je ne suis entrée dans cet univers enfantin trop porté à séduire un très large public. Si j'exècre le scénario, qui excusez-moi, je trouve bêta, je m'accroche à l'illusion de la réalisation. Mais sans grande conviction, car je glisse dans le désespoir grandissant de n'être guère plus enchantée.
Alors que je déplore ce Londres en 3D, la fillette pétrie de son intelligence bien placée ne me plaît pas. Si la beauté de la capture des rêves est indéniable, je reste en peine à chercher où tout cela me mène. Pourtant j'aperçois la beauté des mots et le style écrit transparaît dans la langue malhabile du géant ; un peu comme l'autre auteur prolifique Dr Seuss qui amenait sa poésie des mots dans les adaptations. Mais si je me concentre sur l'anglais pour mieux saisir l'art de l'écris, il m'est difficile de rester attentive.
Ainsi fait je m'ennuie, le géant déploie ses charmes, remisant au placard tous les préjugés qu'on peut avoir sur eux, mais il est malheureusement affublé de géants aux clichés très marqués. L'enjeu s'éloigne donc de mes repères, que ce soit dans la littérature enfantine ou dans la mise en scène. Je déploie mille fantaisies pour m'empêcher de sortir de ce désenchantement.
Si je lui reconnais une trame narrative, je ne peux qu'être dubitative face à une fin où la reine côtoie le prout très exagéré d'un géant, à la limite du supportable.
Le Bon Gros Géant a, je pense, été vidé de ses questionnements sur l'humanité, cette adaptation choisissant une niaiserie assumée, plus apte à l'enfance calibrée. La philosophie du géant est tronquée, et l'adulte peine à se faire une place, espérons que les enfants y trouveront leur compte.

LuluCiné
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le 24 juil. 2016

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