« Pardonnez-moi mais vos dents sont dans mon cou... »

Quatrième long-métrage de Roman Polanski, Le Bal des Vampires est certainement l'un de ses plus réussis et surtout les plus drôles. Alors habitué à des œuvres violentes et intrigantes, le metteur en scène franco-polonais s'immisce dans le fantastique et plus particulièrement le film de vampires, brisant les codes du genre en y apportant une grosse dérision, faisant de son film une véritable comédie burlesque désopilante.


Une auberge éloignée dans les Carpates, un château pas loin, de mystérieux habitants peu accueillants, une magnifique fille et deux chasseurs de vampires amateurs : ainsi commence la mésaventure. Ici, les vampires sont d'un ridicule hilarant : l'un est par exemple juif (la vue d'une croix ne lui fait donc aucun effet), l'autre homosexuel (le fils du Comte, dévoilant ses charmes dans une scène à mourir de rire) et les suivant clairement mondains.


Face à eux, les quasi-incompétents Jack MacGowran, vieux briscard déjanté, et Roman Polanski himself, son trouillard d'élève, oubliant de secourir son ami et n'arrivant guère à tuer des suceurs de sang. L'ambiance du film baigne constamment dans l'étrange, les situations burlesques étant légion comme cette course-poursuite entre nos deux chasseurs et un vampire leur passant devant ou encore les discussions animalières avec le Comte Von Krolock (Ferdy Mayne, délectable).


De passages sans cesse drôles en scènes d'action trépidantes, Le Bal des Vampires bénéficie aussi d'une excellente interprétation (Polanski ajoute également une touche sexy avec la présence de sa future femme Sharon Tate, à tomber), de dialogues succulents ainsi que de magnifiques décors tels que le château, sa crypte ou encore tout simplement les plaines enneigées de Transylvanie. En gardant un même rythme durant presque deux heures, cette parodie des films de vampires est un must-see à s'en déchirer les zygomatiques, l'acteur-réalisateur s'en donnant à cœur joie pour écorcher le genre à sa manière. Inlassable et ce, malgré ses quarante ans d'âge.

MalevolentReviews
8

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de vampires et Les meilleurs films de Roman Polanski

Créée

le 23 avr. 2019

Critique lue 195 fois

1 j'aime

Critique lue 195 fois

1

D'autres avis sur Le Bal des vampires

Le Bal des vampires
I-Reverend
10

Lalalalalalala laaa, Lalalalalalala laaa !

Un jour, j'aurai vu tous les films de vampires. Ah "Le Bal des Vampires" ! Ca me ramène à une joyeuse époque, celle où débuta mon amour immodéré des vampires, celle où, usant les genoux de mon jean...

le 6 janv. 2014

49 j'aime

48

Le Bal des vampires
parasaurolophus
9

Critique de Le Bal des vampires par parasaurolophus

Ne vous fiez pas à ma note très élevée (due à la nostalgie), ce film n'est pas une œuvre époustouflante de génie. C'est seulement une très bonne comédie burlesque, jamais vulgaire. En tout cas, très...

le 22 oct. 2010

32 j'aime

Le Bal des vampires
Gand-Alf
8

Vos crocs me chatouillent légèrement la nuque, très cher.

Premier film en couleur de Roman Polanski, "Le bal des vampires" lui permet surtout de rendre hommage aux films d'épouvantes britanniques qu'il visionnait à la pelle quand il résidait à Paris, mais...

le 28 déc. 2013

31 j'aime

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

67 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

43 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

39 j'aime

10