Le Blob
6.6
Le Blob

Film de Chuck Russell (1988)

Au commencement était un nanar datant de 1958, dans lequel Steve Mc Queen affrontait le danger communiste réincarné sous la forme d'un gros chewing-gum extra-terrestre et glouton, appelé "blob". Ce remake, signé Chuck Russel (Freddy 3, mais aussi The Mask et l'affreux L'Effaceur) ne conserve de l'original que l'essence absolue de l'intrigue - l'alien protéiforme et glouton - pour accoucher d'une série B ultra efficace, fun, débridée, pleine de punch, et totalement assumée.


Un bijou de fun qui joue avec les codes habituels du genre pour mieux les détourner, sans autre prétention que de divertir. Le héros désigné du film se fait croquer au bout de 20 minutes, les personnages secondaires nous sont présentés rapidement pour mieux se faire becqueter par le Blob, et le film ne se prive pas d'une certaine cruauté, sacrifiant même un gamin, chose assez inconcevable dans la production mainstream à Hollywood.


Peut-être pas innocent dans ces clins d'oeils à un genre qu'il aime beaucoup, le scénariste Frank Darabont, futur Mr Good Guy avec les sirupeux La Ligne Verte et The Majestic (il aura tout de même accouché au passage des Evadés), brosse le portrait d'une petite ville qui n'est justement pas sans rappeller le ton d'un Stephen King . L'intrusion du fantastique se fera malgré tout de manière bien plus tonitruante que chez l'écrivain, et Russel se permet un final virant au film d'action, empruntant aussi bien à Aliens (Shawnee Smith juchée sur son tanker, arrosant le blob à la M16 et éructant des insultes) qu'aux meilleurs films de Carpenter (photo travaillée, cynisme ambiant).


Bref, du tout bon pour un film qui n'a pas toujours bien vieilli, notamment en ce qui concerne ses effets spéciaux, excellents quand ils sont mécaniques (prothèses, cadavres, et effets du Blob lui-même), mais qui accusent leur âge quand il s'agit des fonds bleus, des transparences et des effets visuels. Qu'importe, le fun est toujours présent, le film très rythmé, bourré d'idées sympas si pas toujours révolutionnaires, et hyper généreux dans ses aspects les plus "pop corn". De la bonne vraie série B cousue main et bien troussée, pleine d'effets spéciaux craspecs, avec quelques scènes vraiment réussies. Du cinoche bières-pizzas de bonne qualité a déguster entre potes.

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le 2 mars 2011

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Prodigy

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