Quand on prend du recul, on se rend bien souvent compte qu'après deux-trois films, certains réalisateurs bénéficient vite d'une côte de popularité complètement dingue. Duncan Jones, Jeremy Saulnier ou Damien Chazelle en sont de beaux exemples. Si les deux premiers ont tenté le pari Netflix et que le troisième poursuit son ascension, un autre s'y est également risqué. Gareth Evans, papa de The Raid, que l'on ne présente plus, s'est donc laissé convaincre pour proposer un film sur la plateforme de streaming dans un registre bien loin de ses deux premiers films.
D'emblée j'ai envie de rassurer en précisant que Apostle est un film bourrin. Sans passer par des scènes d'action, on sent que le réalisateur a envie que ça bouge et utilise le moindre prétexte pour virevolter. Pour autant, à l'inverse de The Raid qui se voulaient 100% action, ici, le choix du réalisateur est de faire monter progressivement la sauce. Problème, à trop battre ses œufs, il en oublie parfois l'essentiel: le rythme. Si je ne me suis pas ennuyé une seconde devant ce film, j'ai tout de même été un peu déçu tant les quelques scènes de violences sont classes et terriblement viscérales.
Apostle repose dans son univers (l'île est splendide) et ses personnages. Malgré quelques stéréotypes, la dangerosité de certains fait plaisir à voir. J'y ai vu un peu de The Village et de Black Death. Quoiqu'il en soit, Gareth Evans n'invente rien, mais prouve encore un talent certain dans la veine de ses précédentes productions. On peut d'ores et déjà se languir de la suite de sa carrière, en lui souhaitant une meilleure visibilité (autre que Netflix donc).
Côté casting le film s'en sort très bien. Je déplore une erreur de choix concernant le personnage principal que j'ai trouvé peu charismatique et un peu trop forcé.
Gareth Evans, réalisateur à suivre.
7/10.