Après avoir enchaînés Pour une poignée de dollars, et ... Et pour quelques dollars de plus, je lance enfin le film que j'attendais le plus de cette trilogie, forcément puisqu'il s'agit du plus culte, celui dont on m'avait tant parlé, l'apogée du western spaghetti. Et effectivement, c'est celui qui m'aura le plus captivé.
À chaque film, Leone rajoutait un protagoniste. C'est ainsi qu'on retrouve les acteurs principaux des deux premiers volets : évidemment Eastwood et Van Cleef. Cette fois, c'est un personnage joué par Wallach qui rejoint l'aventure, le truand de la bande. Eastwood et van Cleef impressionnent toujours autant, par leur calme sans égal. J'aime vraiment le rôle de Van Cleef dont on n'est jamais réellement sûr de connaître les intentions, avec son petit sourire narquois. Wallach n'est pas non plus en reste et joue un très bon truand et un parfait adversaire à l'homme sans nom.
Ce film, c'est aussi la première fois que Leone s'intéresse à l'histoire dans sa trilogie. Et comme c'est réussi : quand les deux premiers opus insistaient sur la violence des guerres de bandes, c'est ici la guerre de Sécession qui est mise à l'honneur. Leone nous présente alors des tableaux de rescapés et victimes de la guerre, de champs de bataille dont l'intensité se fera ressentir régulièrement dans le film avec les coups de feu des canons. Belle utilisation des zooms d'ailleurs sur ces canons.
Et quelle apothéose ! Sergio Leone termine son film sur une séquence qui dure plus d'une vingtaine de minutes, tenant en haleine plus que jamais dans la trilogie du dollar, lors de la rencontre finale de l'Homme sans nom et des deux autres personnages. Une séquence d'un suspense inégalé dans la saga, toujours avec ses plans tendus sur les yeux des combattants. La nouvelle partition de Morricone est, je pense, sa partition la plus aboutie et complète de la saga, et peut-être aussi la plus mémorable. À dire vrai, je n'avais même pas conscience qu'il était à l'origine de ce thème mythique. Excellente surprise alors.
Le Bon, la Brute et le Truand est mon film préféré dans la trilogie, nouvelle preuve de la capacité de l'auteur à faire du grand western. Un film, et une saga, qui en auront inspiré plus d'un aujourd'hui, comme on pouvait le voir dans le Hateful Eight de Tarantino de cette année.