Le bonheur au péril de son mariage

Le bonheur est le troisième film d’Agnès VARDA qui est sorti le 10 février 1965 en France. Cette comédie dramatique est l’histoire de François, un menuisier, père de deux enfants : Pierrot et Gisou, marié à Thérèse qui rencontre Emilie, une postière dont il va tomber amoureux. François va entamer une liaison avec la postière, il va même la révéler à sa femme. Thérèse finit par « accepter » son amante mais malheureusement, elle se noye lors d’une sortie en famille au lac. Après la mort de sa femme, François se mit avec Emilie qui va prendre le rôle de la défunte mère.
François, Thérèse, Pierrot et Gisou forment une famille autant dans le film que dans la vraie vie, en effet, l’acteur Jean-Claude DROUOT joue le rôle de François entouré de sa femme Claire et de ses deux enfants Olivier et Sandrine. Faire incarner la famille par les proches de l'acteur donne à cette fable un sentiment de réalité à la fois troublant et tragique à la fois.
Le bonheur m'a beaucoup plu grâce à son esthétisme, ses couleurs et ses lumières. D'une part, les robes des femmes et les chemises des hommes se marient magnifiquement bien avec l'environnement, ce qui apporte un véritable bonus à l’histoire. Je pense à la scène de début où la robe jaune se marie avec les tournesols, et plus largement la saison estivale ou encore la scène de fin où les pulls des deux parents se fondent dans une forêt par les couleurs automnales. Les couleurs vives scintillent comme le bonheur dans cette famille.
François est un personnage amoral car il ne voit pas le mal à aimer deux femmes car pour lui, c’est un surplus de bonheur. D'ailleurs pour faire comprendre à sa femme qu'il est amoureux d'une autre femme François utilise les pommiers comme métaphore, bien qu'elle soit très poétique, elle reste parlante.
La question que l’on pourrait se poser : La situation de François est-elle à envier ou à fuir ? Le film pose cette question, mais aucune réponse n’est donnée ni attendue. Finalement, la joie d’être en couple n'est qu'éphémère, le bonheur existe, mais à temps partiel et l'amour ne s'explique pas, tomber amoureux encore moins.
Le bonheur est un film à voir, un film qui nous fait réfléchir.

CestClaire
7
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le 6 déc. 2019

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