Le carnaval des imbéciles

J'ai enfin pu voir ce fameux film « culte ». J'aurais jamais dû ! C’est affligeant ! J’ai beau me creuser, je ne trouve que deux raisons qui peuvent pousser une personne normalement constituée à considérer ce film comme « mythique » : la fumette ou la branlette intellectuelle. Peut-être les deux.

Soyons sérieux deux secondes, c’est mal joué, mal filmé, mal monté, mal écrit (l’idée de départ est pourtant bonne), la musique insupportable (de l’orgue en nappe du début à la fin) et le propos pseudo ésotérique est celui d’un ado de 12 ans dans sa période pré-gothique. Le caractère soi-disant « oppressant » du film est lui aussi ridicule. Rien n’est oppressant, ni même étonnant, si ce n’est la capacité de Candace Hilligoss à écarquiller les yeux. Elle est très forte.

Seul le personnage incarné par le réalisateur Herk Harvey, l’homme zombi qui ne cesse d’apparaître devant l’infortunée Mary, est amusant. Il y a là une vraie trouvaille visuelle, dans la dégaine, le maquillage et la coupe de cheveux. Mais ça s’arrête là. Autant se contenter de regarder l’affiche (actuelle) du film plutôt que de se le taper en entier.

Même l'incroyable parc de loisirs abandonné de Saltair, qui est pourtant à l'origine même du projet, est filmé avec les pieds. C'est une sacré prouesse de transformer ce lieu incroyable en un espace aussi terne et banal ! Pour Herk Harvey, il suffit visiblement de balancer un matelas poussiéreux sur un toboggan vide pour susciter l'effroi du spectateur...

J’ai beau apprécier les films de série B, franchement celui-ci est sans intérêt, sauf pour ceux qui ont un penchant particulier pour les films tournés entre potes, pour rigoler, un dimanche après-midi dans le midwest...