8.5: Accusé malgré lui
Juillet 1996, Atlanta: les Jeux Olympiques d’été battent leur plein. Richard Jewell, un agent de sécurité sur la place de fête olympique, découvre un colis suspect et en éloignant les personnes aux alentours, leur sauvent la vie car une bombe explose. Sa mère Babi également présente est fière de son acte mais le FBI et une certaine presse dont Kathy est la représentante pensent avoir trouvé leur coupable idéal. D’où le coup de main nécessaire de Watson Bryant, un avocat étant le seul connu de Richard.
Le voici donc ce retour sur l’une des, si ce n’est la, pire erreur d’appréciation commise envers un héros. Eastwood pouvait en sortir une pique sauvage sur certaines catégories de personnes manquant d’humanité. Mission accomplie.
Nous suivons durant les 25 premières minutes palpitantes, comment Richard s’est retrouvé au mauvais endroit au bon moment (oui!) en ce jour de juillet peu après le record du monde athlétique pulvérisé par la locomotive de Waco. Et le train accusateur, Eastwood nous le sert en plein visage : non pas, comme si souvent fait, par un ton mega dramatique, mais bien par une féroce satire sur le mal-être d’une certaine presse d’une part, et sur des méthodes d’interrogatoire plus que douteuses et reflétant une certaine incompétence.
Et ce qui pourrait être interprété comme une faiblesse en ne consacrant qu’un bref passage sur le véritable auteur de l’explosion ainsi qu’une prise de conscience journalistique étrange est finalement relégué au second plan face au poids d’une telle invraisemblance supporté par l’accusé d’une part, mais surtout par ses proches, ici sa mère incarnée par une fantastique Kathy Bates.
Et en pensant au destin final de ce héros, on éprouve une honte absolue qu’une telle aberration ait pu se produire. Merci Clint pour cette analyse terre-à-terre terroriste d’une certaine élite.
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vincenzobino
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le 19 févr. 2020

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