Tragédie d'une fake news

L'inarrêtable Clint Eastwood est de retour pour son 40e film (si j'ai bien compté) en tant que réalisateur. Et ne parlons même pas de ceux dans lesquels il n'a fait "que" jouer. Pour rappel, le bonhomme aura bientôt 90 ans. Et bien figurez vous que cet homme a encore largement de quoi mettre de bonnes grosses trempes à n'importe qui, et ce dernier film en est encore une fois une belle preuve.

L'histoire vraie d'un homme qui passe en quelques jours du statut de héros national à celui de coupable bon pour la chaise électrique sur la base de simples suppositions (ou plutôt d'un profil type, pour citer le film). Une histoire vraie, tragique et bouleversante, dans laquelle le grand Clint nous plonge dès la première minute sans aucune hésitation. Impossible alors de ne pas se prendre d'emblée d'affection pour ce personnage, Richard Jewell, homme sympathique bien qu'un peu étrange de prime abord, qui se révèle être surtout un homme au grand cœur et très naïf.
C'est ce dernier défaut, ainsi que sa conception de la loi et l'ordre qu'il veut à tout pris faire respecter de manière sans doute un peu rigide, qui précipiteront sa chute après son heure de gloire.

C'est ainsi que les médias n'auront de cesse de le conspuer tandis que le FBI, pensant avoir ferrer le bon poisson (ou en tout cas si ce n'est pas le bon, au moins avoir ferré un poisson suffisamment docile pour l'amener jusqu'à la chaise et satisfaire ainsi l'opinion publique), s'acharnera à essayer de prouver la culpabilité de Richard, sans l'once d'une preuve convenable, évidemment.

C'est dans cette histoire poignante que nous entraîne Clint Eastwood, histoire tellement prenante que le temps défile sans qu'on s'en aperçoive. Je pourrais insister sur la volonté absolue du réalisateur de rester fidèle à la réalité de l'époque ; le rythme soutenu qui donne à cette histoire une dimension de grand thriller ; les personnages, tantôt révoltés tantôt révoltant, tous très justement interprétés... Mais en réalité, il n'y a qu'une seule chose à dire : allez le voir !

Un seul petit bémol cependant : Kathy Scruggs, interprété par Olivia Wilde, la journaliste charognarde qui s'empresse de relayer l'information de la possible culpabilité de Richard avant même que celui-ci ne soit au courant et mis en examen, se retrouve prise de remords à la fin et fini par complètement disparaître du film après ça, alors qu'il aurait peut-être été intéressant d'en savoir plus à son sujet.

Néanmoins, pour ne pas finir sur cette note, je le répète : allez voir ce film (bordel) !!

Ma scène préférée