Clint the legend
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La première partie du scénario pourrait être le résumé Wikipédia, ou un article de journal, sur ce qu'il s'est passé le 26 juillet 1996 et comment Richard Jewell, héros sans prétention qui déjoua partiellement l'attentat qui eut lieu ce jour-là, s'est trouvé suspecté d'être lui-même le poseur de bombe. Antécédents, caractère... on passe au crible ses faits et gestes d'une manière mécanique dont il faudra le temps de se remettre.
En grande partie grâce à Paul Walter Hauser et à l'honnêteté simple qu'il arrive à insuffler continuellement à son personnage, on va s'attacher à lui, d'abord sans trop comprendre : le fait de nous avoir asséné rapidement son passé a le mérite de nous faire hésiter quant à le considérer comme bon ou mauvais, et c'était un peu le but. Jewell est un homme peu expressif mais avec des traits de personnalité forts : simple, droit, tendre et sincère jusqu'au bout, certes, mais ça ne se voit pas tout de suite. Nous faire comprendre qu'il est "avant tout un homme" devient d'autant plus difficile qu'Eastwood se refuse à surcharger son film d'émotion.
Sera finalement sculpté avec succès un "anti-anti-héros" fascinant qui ne répond pas plus aux critères du courageux Américain qu'à ceux de la caricature cartoonesque qu'on en fait parfois. Le bel exemple d'un thriller (au sens d'un film qui fait frissonner)... mais à l'image de Jewell : stoïque et nounoursesque.
Créée
le 13 sept. 2021
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