Nouvelle Angleterre, 1959, une école, l'académie Walton, austère et fermée au monde extérieur. Repliés sur eux-mêmes par des décennies d'enseignement ultra classique, les élèves sont conditionnés à ne pas exprimer une idée de trop. C'est alors qu'arrive John Keating, professeur de littérature qui vécut jadis le conformisme rigide de Walton, et qui va inciter les élèves à s'exprimer et à dépasser leurs limites, sans pour autant faire dans la provocation, il est le catalyseur qui distille des leçons de vie, un apprentissage de la liberté et du discernement qui enrichissent son personnage de prof charismatique.
Peter Weir s'intéresse à une micro-société qui choisit un mode de vie en dehors des hommes, un peu comme dans son film Witness. Le Cercle des poètes disparus délivre une leçon simple qui consiste à mettre les élèves devant des oeuvres et à leur demander non pas d'ingurgiter du savoir, mais au contraire d'apprécier de l'art.
Le succès considérable rencontré par ce film, presque essentiellement auprès des jeunes, fut surprenant et réjouissant, prouvant que ceux-ci étaient touchés par la poésie ; pourtant, le lieu et l'époque choisis ne semblaient pas devoir intéresser les jeunes de 1989-90, une génération qui était cependant mûre pour recevoir cet hymne à la poésie, à la vie fondée sur la philosophie du "carpe diem", exceptionnellement servi par le talent de Robin Williams, sobre et émouvant dans ce rôle de prof anticonformiste et libre, grâce à un jeu plus intériorisé, à cent lieues de ses facéties de clown, et qui prouve à quel point il pouvait porter un film sur ses épaules. Les jeunes acteurs qui l'entourent, dont 2 au moins feront carrière (Ethan Hawke surtout, et Robert Sean Leonard) sont également très justes. La dernière scène lorsque les élèves montent sur leurs pupitres, est marquante et restera comme un grand moment d'émotion cinématographique. Un très beau film, qui tranchait dans la production hollywoodienne de l'époque.

Ugly

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