Mea Culpa. Lors de mon premier visionnage, je ne suis vraiment pas rentré dans le film. Autant que je me souvienne, je trouvais le film ennuyant, prévisible et poussiéreux. Jamais je ne l’aurais revu sans y être contraint. Heureusement, dans le cadre de mon cours de leadership du Cinéma, il nous était demandé de voir ou revoir cette œuvre.


Et quelle claque ! L’émotion m’a emporté. Il faut dire qu’entre-temps je me suis passionné pour la philosophie et ai beaucoup appris de l’épicurisme ; cette manière de penser qui souffre d’énormes contresens aujourd’hui. Non, l’épicurisme n’est pas la satisfaction démesurée des désirs. C’est plutôt le « Carpe Diem » de Keating, une invitation à vivre la vie dont tu rêves, et c’est beau. Vous devez vous efforcer de trouver votre voie, messieurs, et plus vous tardez, moins vous avez de chance de parvenir à vos fins. Keating est un leader inspirant. En imaginant le cercle des poètes disparus, il s’oppose aux principes traditionnels Welton et veut offrir une vision neuve du monde à ses élèves, à l’image de l’allégorie de la caverne de Platon ( Livre VII, République), il délivre des jeunes élèves emprisonnés, notamment Todd et Neil, à la lumière qui leur correspond.


La liberté du « Carpe Diem » est difficile d’accès. Neil s’est laissé envahir par ses rêves et a été confronté à la sévérité de son père qui fut irrémédiable. Robert Sean Leonard interprète brillamment son personnage ; il est malheureux et obstrué par sa figure paternelle qui l’empêche de vivre pleinement. A l’inverse, Todd est ressorti grandi de son expérience vécue avec Keating. Au début timide, voire introverti, il se découvre et s’épanouit dans sa relation avec son professeur. Todd est le personnage qui a le plus résonné en moi. J’ai trouvé Ethan Hawke très juste dans son personnage. Sa relation avec Robbie Williams sonne vraie, tout simplement. Ce film est une ode à la vie. Peter Weir nous livre une réalisation classique et efficace. La musique de Maurice Jarre renforce l’émotion du métrage ; le thème Carpe Diem m’a beaucoup marqué, par sa justesse et sa poésie.


Pour moi, Le cercle des poètes disparus est une œuvre très inspirante qui donne envie de faire de grandes choses et de ne pas suivre les sentiers battus déjà établis. J’ai retrouvé de nombreux points communs dans The Truman Show, où Truman doit se découvrir pour échapper au système aliénant qui est mis en place autour de lui. Une nouvelle fois, il doit quitter la caverne et écrire son histoire. Peter Weir semble fasciné par l'éternelle question du sens.

Philocine
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le 12 oct. 2017

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Philocine

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