A sa sortie, "le Cercle des Poètes Disparus" m'avait profondément irrité : on y voyait Peter Weir, un réalisateur original que je suivais avec intérêt, se plier docilement aux codes et conventions hollywoodiennes, le pénible Robin Williams histrioner sans honte, et le jeune Ethan Hawke échouer à communiquer la moindre émotion remarquable. Et son final consensuel, sensé nous rassurer quant aux graines de la révolte individuelle plantées dans le coeur des bons élèves disciplinés, trahissait une efficacité lacrymogène tout simplement insupportable.


Il faut admettre que nous avons avalé tellement de couleuvres hollywoodiennes depuis, que notre niveau d'exigence a baissé dramatiquement : nous voilà désormais prêts à reconnaître que Weir avait quand même réussi à sauver son âme en préservant assez d'étrangeté dans son film pour miner (au moins un peu) l'évidence programmatique du scénario ; à rire de bon coeur au one man show de Robin Williams, toujours bien meilleur quand il s'agit de nous amuser ; à admirer l'adolescent fragile joliment incarné par Robert Sean Leonard - et, du coup, à nous interroger du coup sur ce qui a bien pu arriver à cet acteur touchant entre ce rôle convaincant et sa réapparition en 2004 comme side-kick du "Dr. House" !


Bref, contre toute attente, le temps aura été clement avec ce "Cercle des Poètes Disparus" !

EricDebarnot
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films sur l'école

Créée

le 4 juil. 2013

Critique lue 3.4K fois

23 j'aime

4 commentaires

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 3.4K fois

23
4

D'autres avis sur Le Cercle des poètes disparus

Le Cercle des poètes disparus
Pandaru
10

Carpe Diem !

Un souffle, un soupir de soulagement. Ce film ma mémoire le connaît trop bien, sait les moments où la caméra bascule, où tel personnage récite tel texte. Cette impression de chaleur, comme lorsqu'on...

le 17 juil. 2010

132 j'aime

9

Le Cercle des poètes disparus
Jambalaya
8

Hello Keating !

Le Cercle Des Poètes Disparus est ce que le langage courant a décidé d’appeler, à l’époque, un film « de génération », il y en a eu d’autres, bien français ceux-là, comme Le Grand Bleu ou Les Nuits...

le 3 déc. 2013

83 j'aime

13

Le Cercle des poètes disparus
Strangelove
8

Happy Keating, Sleepy Keating.

Dead Poets Society est un film très dur, A bien des égards, présente une forte émotion Que de voir tous ces jeunes hommes, prendre pour passion, La poésie, fleuron de la littérature. Illuminés par un...

le 7 déc. 2013

55 j'aime

16

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

204 j'aime

150

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

190 j'aime

104

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

184 j'aime

25