J'hésite entre l'aveu de ma déception ressentie face au prétendu classique du film noir français et l'aveu de mon imperméabilité quasi-totale au style froid et implacable de Melville (quasi-totale car L'armée des ombres est quand meme un chef d'oeuvre). J'en suis le premier navré car l'idée d'une rencontre au sommet entre Delon, Bourvil, Montand et le mec de Pour une poignée de dollars avait de quoi ravir les groupies de tout poil. Heureusement, un an avant la sortie du film on avait le trop peu remarqué Cerveau qui permettait déjà à nos comédiens français (Belmondo/Bourvil) de rencontrer à l'écran une vedette de western-spaghetti (Eli Wallach).
Pour revenir au film dont parle cette critique, le principal problème rencontré durant le visionnage escompté ma réticence personnelle à la réalisation globale est la mollesse de l'intrigue, somme toute assez classique et étalée sur un rythme vraiment très long, qui arrive facilement à faire basculer dans l'ennui à l'exception de la scène du braquage, clairement la plus impressionnante du film. C'est dans ce type de scène ou la tension est de mise que Mellville peut imposer sa maitrise de la tension, tout en nous plongeant dans le silence pendant un quart d'heure. Evidemment les performances des acteurs sont remarquables, mais là on est dans l'évidence. En dehors de tout ça, sincérément, globalement on se fait chier. Sans parler de la fin, presque ridicule de par la manière dont les personnages trouvent leur destin.
Puis après vient la maxime du film « Tous coupables », L'homme est un loup pour l'homme, tout ça. Puis, la meme année, disparaît Bourvil. Triste cru que 1970.