Guerre des nerfs pour film nucléaire !

LE CHANT DU LOUP (15,5) (Antonin Baudry, FRA, 2019, 115min) :

Épatante épopée sous la forme d'un thriller géopolitique prenant qui nous plonge au sein de sous-marins de l'armée française au cœur d'un conflit nucléaire avec la Russie. Ce mental film de guerre viril et dissuasif repose sur une brillante mise en scène immersive ausculte ce monde opaque, où ces hommes de l'ombre opèrent tous par rapport à des missions personnelles cruciales, notamment le jeune Chanteraide dont son "Oreille d'or" permet de reconnaître et de décrypter le moindre bruit venant des profondeurs maritimes jusqu'au jour où son oreille met en péril l'équipage. Antonin Baudry (ancien diplomate) pour son premier film dévoile un crédible scénario d'anticipation bien documenté, qui utilise notamment tout un langage militaire et maritime très codifié (à la fois abscons et enchanteur) provoquant ainsi une mise sous tension permanente. Cette brillante uchronie parfois trop démonstrative s'appuie sur des personnages bien écrits, dont le casting 5 étoiles (François Civil, Omar Sy, Reda Kateb, Mathieu Kassovitz) transcende par leur jeu naturel Mathieu Kassovitz respectif toutes les fonctions qu'ils occupent au sein de ces submersibles. Une ambitieuse œuvre psychologique nerveuse s'avère particulièrement réussie à travers un constant suspense haletant, et on notera également l'efficace travail sur le son qui apporte encore plus d'authenticité à ce détonnant Le Chant du loup. Oppressant. Humain. Haletant.