Le chant du loup est un film audacieux au sein des productions françaises. Son sujet tout d'abord n'est pas des plus connus, ni des plus communs et n'est guère taillé pour conquérir la majorité. Cette fameuse "guerre acoustique" présentée dès la bande-annonce, repose en effet avant tout sur l'attente, l'écoute de sons et l'observation de graphiques peu porteurs de sens pour le profane.
Pourtant, les deux heures passent sans que l'ennui ne soit vraiment présent malgré une certaine baisse de rythme lors du segment central, cette belle réussite reposant sur plusieurs grandes qualités de ce long métrage. Les acteurs tout d'abord sont impeccables, le seul bémol étant que les personnages auraient probablement mérités d'être étoffés un peu plus pour que l'on dépasse cette sensation d'être face à des rôles bien écrits mais quelque peu archétypaux. Le travail sur le son, ici plus que jamais clef, est une belle réussite et est intelligemment utilisé pour lier les différentes phases de la vie sous-marine, sans négliger les retours sur la terre ferme. La direction artistique est réussie, en particulier le travail sur la lumière, mettant efficacement en valeur la représentation du sous-marin. Quant au scénario, bien qu'un peu lent et proposant certaines ficelles un peu grossières, il demeure finement pensé pour exprimer avec justesse la réalité de cette guerre avant tout fondée sur les rouages de la dissuasion, tout en mettant en lumière certains aspects tristement intéressants de la réalité des conflits modernes, la réalité alternative proposée jouant habilement entre réalisme et romanesque.
Justement, il ne faudrait pas oublier le héros de l'histoire. Le chant du loup propose un récit prenant sur l'évolution de son protagoniste principal, qui s'il n'est pas révolutionnaire, séduit en ajoutant à un cadre rendu attractif tout un pan initiatique à son propos au travers du fameux "chaussettes".