Ce premier film du scénariste de « Quai d’Orsay », produit par Pathé et réunissant un casting si prestigieux de grands noms du cinéma français (dont Omar Sy !) qu’il en devient improbable, est contre toute attente un coup de maître. La réussite d’Antonin Baudry est telle qu’il se pourrait bien que « Le chant du loup » soit le meilleur film de sous-marin jamais produit.
Cette réussite repose d’abord sur un scénario à la mécanique magistrale, qui exploite comme personne n’avait encore eu l’idée de le faire les aspects les plus singuliers de la marine, et en particulier de la dissuasion nucléaire. L’autre coup de génie d’Antonin Baudry est d’avoir mis au centre de son histoire une « oreille d’or », métier méconnu et pourtant immensément fascinant – interprété par un François Civil qu’on n’avait jamais vu aussi convaincant. En accord avec ce personnage dont le métier consiste à écouter, le son a une importance capitale dans « Le chant du loup », tant dans la construction de son intrigue que dans sa mise en scène. Celle-ci exploite le pouvoir de suggestion du hors-champ, voire le pouvoir d’abstraction et de poésie du son pur, et réalise ainsi une intelligente économie d’effets – pour parvenir à créer une tension dingue, qui culmine dans un final spectaculaire - jusqu’à l’extinction du son.
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