Se voulant visiblement dramatique et anxiogène la première réalisation d'Antonin Baudry se montre à la fois scénaristiquement capillotractée, techniquement ratée et involontairement drôle. Auréolé d'un casting pour le moins alléchant ( Reda Kateb, Mathieu Kassovitz, Omar Sy...) Le chant du loup commence néanmoins sous d'honorables auspices : à travers une scène d'exposition présentant sans ambages certaines figures majeures de l'intrigue ledit film commence à la manière d'un survival augurant un huis-clos sans compromis, apnéique et claustrophobe en diable...
On comprend rapidement que l'intrigue tournera principalement autour du personnage interprété par François Civil, analyste en guerre acoustique proprement fantaisiste et aux agissements anti-déontologique... Nommé comiquement Chaussette par ses pairs ce héros incompris va littéralement porter la charge dramatique d'un film d'apparence forcément bien documenté sur son sujet ( on rappellera qu'Antonin Baudry s'attèle à retranscrire les pressions exercées sur l'équipage d'un sous-marin nucléaire, avec un amas de chiffres et de noms barbares à l'appui...). Hélas si la première demi-heure tient correctement la route l'écriture des dialogues et le registre de l'ensemble en règle générale manquent de crédibilité et d'efficacité. Le pis de tout revient probablement à la prestation ridicule de Kasso jouant les anciens avec la conviction d'une motte de beurre ; l'emphase va crescendo dans ce film d'action bancal pétri d'à-cotés narratifs sans conséquence ni intérêt véritable ( histoire d'amour anecdotique, dimension géopolitique traitée en surface, hiérarchie militaire aux décisions invraisemblables, etc...).
Voilà donc un film cruellement raté qui ne mène décidément pas vers grand-chose de réellement cohérent sur le plan cinématographique, trop ampoulé dans ses effets et plus risible qu'autre chose sur le plan émotionnel. On saluera toutefois l'ambition du projet, projet noyé dans un imperturbable premier degré transformant la somme en bon gros nanar sympatoche... Mouais.