Qui aurait cru le cinéma français capable de nous concocter un film si ambitieux et flamboyant ? Antonin Baudry nous propose en effet une fable chevaleresque où les héros sont les équipages de sombres et majestueux vaisseaux des mers dissous dans les profondeurs des océans, prêts à livrer l'apocalypse lorsque ordre leur sera donné.
C'est aussi un hommage à la Marine, aux sous-marins militaires, désormais fers de lance des programmes de dissuasion nucléaire, et aux sous-mariniers, dans un monde aquatique où l'analyse du moindre son est un art vital. Il était d'ailleurs devenu rare de voir la France se représenter de la sorte au coeur du concert géopolitique mondial, mais sans virer pour autant dans l'ode propagandiste vers laquelle aurait pu sombrer le film.
Le style parait parfois naïf et premier degré, mais ce côté décomplexé ne fait que renforcer la sincérité du propos, dopée par une esthétique visuelle et une bande son somptueuses et hypnotiques.
La prouesse n'est pas que sensorielle, elle est aussi scénaristique. C'est quand ce drame franco-français vire au combat fraternel que le film acquière toute sa grandeur.