Peu avant la ligne d'arrivée...

Sur le papier, Le Chat à Neuf Queues n'a pas l'allure d'un mauvais film. La réalisation d'Argento est bien sympathique, parfois presque angoissante, et fait preuve de beaucoup d'inventivité lorsqu'il s'agit de manier la caméra. D'ailleurs, les plans en vue subjective rappellent La Nuit des Masques avant l'heure, il n'est pas impossible qu'un certain Carpenter s'inspire de certains procédés horrifiques d'Argento.

Il s'agit d'un film policier avec une touche horrifique et une allure de série B. Et je reproche d'ailleurs certains procédés qui peuvent décrédibiliser l'action ; je pense notamment aux bruitages, qui ont tendance à surenchérir les détails : dans un combat, ça donne un côté nanardesque et ça peut passer, mais ça devient vraiment ridicule lorsque la goutte de sang qui tombe au sol fait un bruit énorme. Ajoutez à cela que beaucoup de plans à l'épaule ou certains gros plans ont sacrément vieilli et paraissent relever de l'amateurisme, un effet peut-être désiré. Ce n'est pas du tout grave en soi, mais du coup le rendu est bizarre, mais qui a le mérite d'être original.

Ça c'était pour la forme, mais en ce qui concerne le fond... Le Chat à Neuf Queues était très plaisant à suivre : une intrigue policière avec un motif inconnu, des personnages plutôt charismatiques (l'aveugle et la fillette) mais parfois moins (Anna, un stéréotype ambulant), une musique captivante, ce film est plutôt accrocheur. Mais je suis franchement déçu par le dénouement.

Mon erreur a été de croire que le dénouement de l'intrigue constituait le coeur du film, mais il faut croire que l'intérêt de situe ailleurs. Je suis un peu passé à côté du film à cause de ça, et c'est dommage car l'ambiance est toute particulière, il y avait moyen de faire quelque chose de plus percutant.