Le Château ambulant
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Le Château ambulant

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (2004)

Le château ambulant est intrigant. Aperçu au loin au début du film, il disparaît dans les nuages, lui donnant un côté mystique. La jeune fille rêveuse, elle, est un peu à l'écart de ses congénères et fabrique des chapeaux. Elle part en ville et rencontre un jeune homme blond aux yeux bleus beau gosse mystérieux à la voix douce et posée qui la sauve de deux mecs un peu chelous. Bon, là c'est moyen. La jeune fille n'ose pas dire à sa sœur qu'elle est in love, dans un dialogue du type "mais avoue t'es amoureuse - mais noooon (en rougissant)". Moyen moyen.
Vient en suite le sortilège lancée par une femme énorme et répugnante venue de nulle part. Les ennuis commencent, pourquoi pas. Sophie, transformée en vieille femme (et elle s'en accommode plutôt rapidement), décide de partir à la recherche d'une personne pouvant l'aider à reprendre son apparence initiale. Elle ne prévient personne et à vraie dire ses proches on s'en fout, on n'en entendra plus parler malgré le fait qu'ils ont dû paniquer, mettre la population au courant. Ce n'est qu'un détail de l'histoire dira-t-on. Notre héroïne part dans les montagnes, on est curieux de connaître la suite. Puis elle rentre dans le château, et là c'est le drame. On est à la vingtième minute du film. S'en suivent des querelles de sorciers dont on ne sait plus qui est méchant, qui est gentil, qui est méchant-gentil. On aurait dit que le côté manichéen a voulu être dissimulé et pourtant c'est raté. La guerre est d'ailleurs un contexte mis à l'écart un peu trop souvent. Une guerre sans queue ni tête.
La scène de la montée des marches, grotesque et pathétique (volontairement mais quand même), en devient gênante. La jeune fille quitte le château ambulant pour y retourner trois secondes après. Ses larmes sont une rivière, oui oui une rivière. La fin aussi semble bâclée. Bref.
"Il est vrai que je ne suis pas jolie mais je pourrai t'aider à faire le ménage (voix naïve) - mais qu'est-ce que tu racontes, bien sûr que tu es jolie ! (voix douce et niaise)" je pose ça là.


Les personnages sont bateaux. La jeune fille rêveuse et amoureuse devient vieille femme sage et pleine de bonté qui est prise de pitié pour l'ordure de sorcière qui lui a détruit la vie. Cependant elle redevient jeune à la demande. La sorcière est laide, avec une obésité morbide. Le preux chevalier beau gosse se trouve être fragile, superficiel et d'une stupidité sans nom. Chaque mot qu'il prononce est tellement gentillet que cela en devient navrant, on croirait presque voir des hirondelles et des fleurs sortir de sa bouche. Le gosse est secondaire, il ne sert à rien et pourtant le coup du sortilège qui le transforme en vieux jeune à grosse barbe était un concept sympa. Et l'épouvantail passe presque inaperçu.


La musique n'est malheureusement pas marquante. Elle aurait pu constituer un appui convaincant si elle n'avait pas été mise autant en retrait. On l'entend un peu donner un léger aspect poétique aux images. Des images plutôt jolies, mais pas assez pour sauver le film.


L'idée initiale était sympa. Mais c'est vite parti n'importe où.
A croire que je n'étais pas du tout le public visé. Pourtant les notes m'avaient laissé espérer quelque chose de mieux. Tant pis.

Naoned
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le 8 sept. 2016

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Naoned

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