Le Château ambulant
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Le Château ambulant

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (2004)

Et encore un échec. J'ai vraiment du mal avec ces films d'animation japonais, surtout ceux du studio Ghibli. J'ai l'impression que c'est toujours le même film, avec les mêmes images, les mêmes musiques, les mêmes tics narratifs... au moins ils ont trouvé leur patte...


Le scénario m'a paru être un sacré beau bordel : c'est décousu et tout peut arriver dans cet univers. Ça m'a fait pensé à du Final Fantasy, un univers que j'aurais bien voulu explorer au travers d'une console donc ; surtout que là, on voyage tellement qu'on ne prend pas assez la peine d'approfondir les lieux, l'aspect social... c'est donc très factice, très superficiel, impossible de réellement se projeter là-dedans. Il se passe à peu près tout et n'importe quoi et le fantastique ne semble connaître aucune limite (je n'ai pas vraiment perçu un concept délimité, j'ai eu l'impression que les sorciers auraient pu faire tout et n'importe quoi avec leurs pouvoirs, sauf peut-être gravir des marches plus facilement). Les résolutions sont souvent mal préparées, non seulement à cause de ces facilités pré-citées, mais aussi à cause de personnages surgissant de nulle part. C'est deus ex machina en folie, ce film. Le côté mélo n'est pas aussi poussé que je le craignais, il y a même quelques moments touchants. Et puis malgré toute ma râlerie, il reste quelques idées narratives intéressantes. Pour tout vous dire, le côté démon gentil, j'en ai fantasmé pendant une bonne partie de mon adolescence : je m'imaginais qu'à 16 ans, mon passé de démon resurgirait et je retrouverais mes pouvoirs que je devrais alors apprendre à contrôle afin de ne pas tout détruire... halala qu'est-ce que ça peut être con un ado ! Le plus beau c'est qu'arrivé à 16 ans je me suis dit : "bah, ce sera peut-être pour mes 18 ans". L'espoir fait vivre ? Les rêves oui ! C'est bon d'avoir des rêves. Et j'aime les films qui les mettent en avant. Mais je suis déçu quand c'est si pauvrement comme ici, où l'action aurait mérité d'être plus riche.


Le graphisme ne m'a pas totalement convaincu. Y a de jolies choses, mais ce qui m'a le plus rebuté, ce sont les personnages tous globalement moches, pas particulièrement bien animés (c'est parfois saccadé), pauvre dans le mouvement du corps. Les décors sont corrects, mais rares sont les moments où j'ai vraiment été émerveillé. Le château est plutôt chouette (en même temps ils avaient intérêt vu que c'est ce qui attire en premier lieu vers ce film), quelques ambiances apocalyptiques sympathiques. Mais la plupart des séquences censées faire rêver ne m'ont pas touché : le jeu de lumière, de couleur m'a semblé pauvre et artificiel. Le découpage manque un peu d'envergure ou bien en fait trop. Cette première scène de vol, qui ouvre le film, presque, ben je l'ai trouvée nulle. Peut-être parce que c'était trop tôt pour tenter d'émerveiller le spectateur ? Mais aussi peut-être parce que les plans choisis ne sont pas ce qu'il y a de plus spectaculaires. J'aime bien l'épouvantail et le moment où il se transforme (un rare moment où le mouvement est intéressant). La musique m'a bien bassiné : dès les premières notes je me suis dit : ho noooon, encore du piano !!! Après ça part surtout dans les violons, mais je trouve ces thèmes tellement peu mémorables et répétitifs et manquant d'entrain...


Bref, "Le château ambulant", malgré de bonnes idées, m'a paru assez pauvre tant dans la narration que le graphisme. Dommage, il y avait de quoi faire rêver.

Fatpooper
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le 18 mars 2016

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Fatpooper

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