Boule de Swift
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Cela peut paraître un peu incongru de le comparer avec Nausicaa car le film semble moins vecteur de messages que son prédécesseur, mais pour moi ce parti pris de faire une histoire faisant une plus belle part à l'aventure est une volonté de donner plus d'importance à l'homme, surtout que de nombreuses différences avec Nausicaa semblent aller dans ce sens, alors même que ces deux œuvres partagent aussi pas mal de points communs qui avaient leurs importance déjà dans l’interprétation que j'ai faite de Nausicaa, ce qui explique ma démarche. Sur ce :
Je trouve toujours très intéressant les histoires où une civilisation millénaire a eu une technologie très avancée, qui a fini par s'effondrer et qui a laissé place à la nature, idée amorcée dans Nausicaa, même si il y a ici une plus belle part à l'histoire. Une remise en cause de l'idée de progrès, de science toute puissante qui est très bien venue.
Les enfants en tant que gardien de la planète contre la folie auto destructrice des hommes, je trouve ça vraiment bien aussi comme idée. Ils auront pour cela besoin, bien sûr, du soutien et des connaissances de leurs aînés(ici les pirates), mais les placer en tant que guides et dans un rôle principal, ce qui signifie en pratique les responsabiliser aux problèmes et ne pas les exclure de la réflexions autour de leurs résolutions, voilà quelque chose en lequel j'adhère et qui n'est pas du tout le cas de la vie réelle.
Et la passivité dans laquelle vit la plupart des gens est bien représentée, avec les soldats, les agents et le colonel/général. Ils n'ont pas empêché le désastre, l'auront regardé sans rien dire, y auront même participé un peu soit par avidité, soit pour préserver leur rôle dans la société (ici soldat), et ce sont les premiers à le payer.
Les soldats robots, symptômes de la technologie qui est allée trop loin, représentent aussi une idée un peu vague sur ce que les hommes créent et jettent sans la moindre vergogne, dès qu'ils en ont plus besoin ou dès que cela devient dangereux pour eux. J'ai été triste pour ces robots, alors qu'on peut supposer qu'ils n'ont pas de conscience, et n'apparaissent que très peu à l'écran, Miyasaki arrive très bien à nous sensibiliser à leur sort.
Pourtant si l'homme a de nombreux torts, Miyasaki nous le présente comme bien plus éclairé que dans Nausicaa. En effet la civilisation qui s'est développée sur Laputa ne semble pas s'être quasiment autodétruite comme dans Nausicaa, mais a fui devant des catastrophes naturelles, et en prenant soin de désactiver la technologie qui était devenue trop dangereuse car trop poussée, et l'homme n'a apparemment pas altéré la nature, si ce n'est le proche environnement du chateau qui est de toute façon dans le ciel. Ainsi, on a un homme représenté plus prudent et plus respectueux de soi, et de son environnement. Enfin, ici, c'est l'homme qui sauve la nature et lui-même, tout deux menacés par l'antagoniste. Dans Nausicaa, la nature se sauvait elle-même en se purifiant (et même par ce biais en étant toxique pour les hommes) et Nausicaa sauvait, elle, simplement les hommes non seulement de la nature, et de leur folie, ce qui signifie que la nature n'a pas besoin de l'homme pour se sauver. Dans le château, la nature a su se développer, mais avec le coup de pouce d'un robot, créé par l'homme, montrant une nature plus fragile et donc l'homme doit un peu se soucier.
Sinon, bien les animaux qui vivaient dans l'arbre, et l'arbre qui vont mourir par manque d'oxygène à la fin ? Symboliquement, la nature en prend encore un coup, remarquez...
Créée
le 9 juil. 2017
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