Bruce Willis ne négocie pas avec les aliens

Sorti en 1997, ce chef d’œuvre de la science fiction, même s’il comporte une distribution majoritairement américaine, est Français et il est réalisé par Luc Besson. Plus de 7 millions d’entrées en France, 3 récompenses aux César de 1998 pour la meilleure photographie, les meilleurs décors et le meilleur réalisateur. Action à gogo combinée à de l’humour très second degré, des tonnes de bonnes idées réfléchies et détaillées, des effets spéciaux confiés au studio de production digitale DIGITAL DOMAIN INC (fondé par James Cameron, Stan Winston et Scott Ross), cette œuvre est une pure claque visuelle qui va vous scotcher à votre fauteuil. Montez dans le taxi volant de Korben Dallas, on est reparti en 1997 pour redécouvrir ce bijou qui aura marqué la fin des années 90.


Le chef d’œuvre culte de Luc Besson


Vu à l’âge de 12 ans, Le cinquième élément m’avait marqué par sa beauté visuelle et auditive. Vu et revu un nombre incalculable de fois, le plaisir était et reste toujours présent. J’admire profondément ce film très cher à mon cœur de cinéphile. Entre ce que faisait Besson avant et ce qu’il fait maintenant, il y a un gros gouffre. Avec l’aide de Jean Claude Mézière (le papa de la bd Valérian et Laureline) et Jean Giraud, dessinateur et scénariste qui a travaillé sur les conceptions graphiques des films Blade Runner , Alien, Dune, Tron, Abyss et bien d’autres, l’univers du cinquième élément est d’une richesse incroyable tant sur le plan de son histoire que de son univers.


Ca ne révolutionnera pas le genre, mais le coté fun avec ses costumes excentriques, ses aliens qui peuvent prendre apparence humaine en secouant la tête, ses vaisseaux spatiaux, ses appartements avant-gardistes, ses personnages déjantés et son humour décalé en font un divertissement agréable à regarder. A cette époque, Besson prenait moins les gens pour des idiots, avait de l’imagination et le melon, il n’était pas encore présent. Le cinquième élément c’est de l’évasion pendant plus de 2heures. On quitte son quotidien pour plonger dans un film futuriste ultra fun.


Les voitures volent, les costumes punk surprenants et excentriques signés Jean Paul Gaultier collent à cet univers haut en couleurs et fantaisiste (mention au look pas très crédible des policiers du futur), le futur parait réaliste, le design plaisant des diverses créatures, les jeux de lumières et de fumées habiles, les musiques vibrantes, c’est à l’image de Leeloo, la perfection incarnée. Comme si ça ne suffisant pas, qui dit futur dit avancées technologique. Comme pour Retour vers le futur 2, Le cinquième élément regorge d’inventions qu’on aimerait posséder un jour. On retrouve par exemple :
• le multipass servant de carte d’identité, permis de conduire, passeport et carte de crédit,
• les granulés alimentaires qui une fois mises au micro onde se transforment en poulet rôti,
• le masque make-up,
• le lit sarcophage qui vous plonge instantanément dans un sommeil profond (le rêve pour les insomniaques).
Mais l’atout de ce film c’est surtout ses personnages qu’ils soient principaux, secondaires ou même qui ont un temps de présence limité.


Les personnages


Bruce Willis (Korben Dallas) voit son étiquette de sauveur de l’humanité lui coller à la peau. Ici il campe le rôle de Korben Dallas, ancien membre des forces spéciales reconverti en chauffeur de taxi qui vit dans son petit appart avec son chat qui louche et sa mère qui le harcèle au téléphone. Sa vie sera toute chamboulée lorsqu’il fera la rencontre de Leeloo. Il rêvait de rencontrer la femme parfaite, la voila. Blond platiné, Willis déborde encore de charisme et renfile le marcel (orangé cette fois) pour notre plus grand plaisir. Un personnage dont on ne sait pas où il a apprit à négocier mais qui a des méthodes plutôt expéditives. Bruce Willis ne retrouvera exceptionnellement pas son doubleur français officiel Patrick Poivey qui cède sa place à Bernard Métraux. Ca change mais ça n’est pas désagréable pour autant. Beau résultat.


Milla Jovovich ( Leeloo) est la révélation de notre film. Dans ce film, elle interprète son meilleur rôle, celui de Leeloo, jolie rousse fragile, parfois hystérique, un petit coté femme enfant adorable, un personnage courageux, sensible, combattif, athlétique et rempli de bonté. Ce personnage dont nous avons assisté à la naissance et la découverte de ce nouveau monde est convoité par bon nombres de personnes. Les Mangalores (qui portent des lunettes de soleil pour cacher les yeux des acteurs) cherchent à la tuer, la police la poursuit. Pour couronner le tout, l’avenir de l’humanité repose sur elle. Humanité dont elle va découvrir les bons et mauvais cotés. A quoi ça sert de vouloir sauver la vie quand on voit ce que l’humain en fait ? Voila ce que constatera notre héroïne lorsqu’elle découvrira avec tristesse ce que le mot guerre signifie. Leeloo n’a été conçue que pour protéger la vie et n’a donc que ça. Elle pense n’avoir aucune autre utilité. Sa rencontre avec Korben pourrait changer sa vision des choses.


Chris Tucker (Ruby Rhod) , présentateur radio totalement extravagant et efféminé. Physiquement c’est un mélange entre les chanteurs Prince et Lenny Kravitz. Peureux au possible, des coiffures plus farfelues les unes que les autres, il est vivement conseillé de se boucher les oreilles lorsque notre personnage poussera des cris aigues à vous percer les oreilles. La touche humoristique, c’est lui et c’est réussi.


Gary Oldman (Zorg), retrouve Luc Besson (cf Leon) et reprend le rôle du grand méchant. Ici, c’est un méchant plutôt original. Moins sadique que le monstre qu’il incarnait dans Leon mais tout aussi perfide (même si cette andouille arrive à s’étouffer avec une cerise). Il campe dans notre film un industriel complice du mal absolu. Coté look, c’est un dandy à la coupe de cheveux Hitlérienne. Inoubliable, tout comme son animal de compagnie qui ressemble à une espèce de bébé éléphant aplatit sur le sol et mignonne à croquer.


Ian Holm (Vito Cornélius), vieux prêtre barbu conservant le savoir ancestral est aussi sage qu’un certain Obi Wan Kenobi dont la tenue vestimentaire est assez similaire. Personnage sage oui mais très maladroit et craintif. Il est toujours assisté par David (Charlie Creed-Miles), jeune homme très coincé.


D’autres stars feront une apparition comme le beau Luke Perry (la série Beverlly Hills), Kim Chan (l’oncle Benny dans l’arme fatale 4), Biron James (Tango et Cash) et bien d’autres.


Distribution uniquement américaine, deux acteurs bien de chez nous font une apparition remarquée. Matthieu Kassovitz, juste hilarant dans le rôle d’un cambrioleur complètement shooté et arborant une sorte de mini panneau solaire en guise de chapeau.


Maiwenn dans le rôle de la gracieuse et sublime Plavalaguna, diva alien de couleur bleue qui en fera pleurer plus d’un lors de cette séquence (la diva dance) mêlant à la fois opéra et rock. Physiquement c’est Maiwenn qui prête ses traits à l’alien, vocalement, on retrouve la chanteuse soprano Inva Mula. Pour les plus sceptiques, oui, la voix a été retouchée car l’enchainement de certaines notes est humainement impossible. Cette scène à la fois sereine et dynamique est subliment orchestrée. On se retrouve ainsi à alterner et la chanteuse, et le public, et Leeloo qui castagne de l’alien. Que d’émotions.


Un délice pour les oreilles


Quand je vois un film, je suis sensible aux images mais surtout à la musique. Avec le cinquième élément, j’ai plutôt été servi. Merci encore au compositeur Eric Serra qui, après m’avoir ému avec la bande originale de Leon, m’a encore plus ému avec celle du cinquième élément. Le morceau qui a le plus retenu mon attention : « Five millenia later » qui accompagne la séquence où Leeloo découvre pour la première fois le monde des hommes. A frissonner, à pleurer tant le jeu de Milla Jovovich est sincère. L’une des plus belles musiques tout film confondu.


N’oublions pas le reste des autres morceaux qui ont eux aussi leur petit charme et originalité comme le thème de Korben Dallas avec son bruit de chat remixé au synthétiseur. Eric Serra passe par tous les styles musicaux en y ajoutant parfois des bruits bizarres dont il faut parfois prêter une oreille attentive. Le tout, donnant une bande originale pas commune et inédite. On se rend compte pendant les séquences accompagnées par ses compositions, que Serra est inspiré par les images qu’il voit. C’est futuriste, c’est de la science fiction. Vos oreilles vont voyager.


Au final, Le cinquième élément est une réussite en tout point, un chef d’œuvre de la science fiction. Y a de l’action, y a beaucoup d’humour, y a de l’émotion, y a de l’héroïsme, le scénario est original et captivant, les personnages principaux et secondaires sont attachants, les effets spéciaux sont réussis, les costumes et décors futuristes sont à pleurer, tout comme la musique tellement puissante quelle résonnera encore dans votre tête pendant très longtemps. La bonne époque pour Luc Besson qui n’aura jamais retrouvé l’inspiration depuis. Quel gâchis.

Créée

le 28 août 2016

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Jay77

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