Le film de Wayne Wang, produit par Oliver Stone, n'est pas un bon film, répétitif tendant aux longueurs, aux scènes d'émotions larmoyantes. Basé sur une série d'histoire, des femmes relatent chacune leur tour leurs parcours en Chine puis laissent la parole a leurs filles qui racontent par anecdotes leurs relations avec leurs mères.

Le film n'est pas riche dans son intrigue et on se pose la question même d'avoir élaboré une fiction. Encore une adaptation de livre au ciné... Mais les personnages jouent bien, l'écriture est soignée (normal c'est un livre) et aborde sous le regard féminin, la question des relations mères-filles dans la communauté asiatique-américaine.

Pas de cliché stupide, de fête du dragon, de triade, toutes les références à la Chine se limite à quelques traditions bien anodines, les repas, le Majong et des dialogues en chinois. Cependant la force du film est d'aborder l'immigration sans montrer des scènes d'arrivée (type Ellis Island), les flashback des mères sont limités à ce qui nous intéressent: les raisons de leurs migrations. Comment ne pas féliciter cet effort, en ces temps où les réalisateurs bavards font des films de 3h comme je vais aux toilettes (phrase Torpinienne que je regrette déjà).

L'autre richesse du film est au niveau émotionnel (je suppose due au livre). Les scènes présentant les relations mères-filles sont géniales; celui qui n'a jamais entendu parler des mères tigres doit voir ce film. Elles prônent la compétition, critiques envers les époux de leurs filles, roublardes, ... La scène où la mère se promène dans la rue avec la couverture d'une revue avec sa fille est géniale. Et Le professeur de Piano, joué par Victor Wong (grand acteur qui a joué dans BloodSport) , il offre quelques éclats de rires.

Mais le film n'est pas uniquement une succession de scènes, elles apportent un contenu, américain et ethnocentriste certes, qui concernent la position de la femme dans les migrations. Il serait aisé de dire que la femme souhaitant migrer le font pour leurs enfants. Dans ce film, les femmes quittent leurs pays pour leurs filles. Le film possède une tournure féministe affirmée, les hommes sont des personnages cyniques, idiots (Rich) voire déroutés. De l'autre côté, les mères sont cruelles parfois apathiques mais elles transmettent à leurs filles, tout le courage (et les espoirs) dont elles ont eu besoin pour faire face aux hommes. Lorsque la mère explique à sa fille comment elle réussit à échapper à un mariage arrangé en jouant sur la superstition de sa belle fille, elle transmet cela à Waverley championne d'échec. Elle apportent cette capacité à devenir acteur et ne plus subir (comme au Majong, jeu de réflexion et pas de chance).

Cet héritage des mères fortes, les filles en souffrent comme elles en profitent. (j'arrête le bavardage)
Soopadogg
6
Écrit par

Créée

le 2 juin 2012

Critique lue 883 fois

2 j'aime

Soopadogg

Écrit par

Critique lue 883 fois

2

D'autres avis sur Le Club de la chance

Le Club de la chance
Soopadogg
6

Histoires Migratoires au Gynécée

Le film de Wayne Wang, produit par Oliver Stone, n'est pas un bon film, répétitif tendant aux longueurs, aux scènes d'émotions larmoyantes. Basé sur une série d'histoire, des femmes relatent chacune...

le 2 juin 2012

2 j'aime

Du même critique

Mosquito Coast
Soopadogg
6

Film d'aventure / Folie

Mosquito Coast est un film ovni dans les films d'aventure. Le scénario apparaît être un poncif, un homme dégoûté de l'Amérique tente de repartir de zéro dans une jungle isolé. Il y a dans ce film...

le 25 nov. 2010

9 j'aime

1

Ma 6-T va crack-er
Soopadogg
8

Critique de Ma 6-T va crack-er par Soopadogg

Richet pour ce film est sincère ce qui explique la note très surévaluée. J'aime ce film autant pour ses qualités que pour ses défauts. Et les défauts constituent le véritable plus par rapport à des...

le 20 nov. 2010

9 j'aime

L'Ordre et la Morale
Soopadogg
8

Film engagé

L'ordre et la Morale est certainement un aboutissement dans la carrière de Kassovitz qui retrace sans emphase les évènements terribles de la grotte d'Ouvéa. Le film reprend les schèmes des...

le 8 déc. 2011

8 j'aime

1