Le cochon de Gaza est un film qui a des burnes et qui les pose sur la table.
Oui, d'accord, on pourra toujours se plaindre de sa fin un peu mielleuse et sentimentaliste, mais aux vues de ce qui a été raconté tout au long du film, il semble normal que le réalisateur ait souhaité nous délivrer un message d'espoir, teinté de mélancolie.
En prenant le parti de "réunir" deux peuples en guerre permanente par le biais de leur dénominateur commun le plus déconsidéré (le porc), Sylvain Estibal était loin d'avoir choisi l'angle d'attaque le plus simple, dans une lutte que la morale publique incite à prendre avec des pincettes et des gants stérilisés.
Les situations et les dialogues sont crus, sans concession et surtout sans complaisance. Combien de sujet sensibles ont-ils été abordés dans ce film de manière à nous faire réaliser leur profonde absurdité ? Le mur, l'isolement, la peur du jugement, la crainte de la paix, le fanatisme guerrier... Rien n'est épargné, et aucune scène n'est partisanne, ce qui est sans doute le tour de force majeur de ce film, un morceau de bravoure qui gagne à être connu et reconnu.
Le cochon de Gaza fait sourire, de manière crispée. Le cochon de Gaza fait rire, jaune. Le cochon de Gaza fera date.
Mais le cochon de Gaza sortira-t-il sur les écrans israéliens ?