Sûrement mécontent de son rôle supercherique avec Le Retour de Martin Guerre, Depardieu réitère le genre, passant de Zola à Balzac en termes d’adaptation. Sa continuation dans le domaine littéraire est très digne, son image un peu moins : on sent qu’Angelo prend ses racines dans la photographie car il ne sait que zoomer.
Les dialogues toussotent, sauf chez Luchini qui est brillant dans son rôle d’avocat dont l’intelligence se transforme en une magnifique duplicité. Ça compense Ardant qui essouffle ses phrases et hoquète ses pauses. Elle rentre bien dans son milieu, toutefois, une bourgeoisie qui rencontre la paperasse législative en provoquant des bourrasques de francs soudain comparables à celles d’une époque plus contemporaine.
Si la mise en scène est juste assez épaisse pour créer le confort d’y voir déambuler des costumes, elle est faible d’un ressenti ; trop juridique, le jargon n’a sa place que chez Luchini ; trop intriquées, les intrigues ont la sottise de jeux dans les jardins d’un palais ; trop militaire, la cité est fade. Si Chabert était vraiment la conversion de Guerre en version urbaine, il lui manquerait les étages de la bureaucracie, et ceux de l’âme humaine.
Quantième Art