Combien de fois j'ai vu ce péplum à la télévision ? Je ne sais plus... En tout cas, l'affiche est alléchante, surtout du coté de l'équipe technique : Ennio de Concini, Yves Boisset, et bien entendu, Sergio Leone, grande figure du western spaghetti qui fut d'abord remarqué comme assistant réalisateur pour plusieurs péplums (Ben-Hur, Les Derniers Jours de Pompéi...). Et pour un dernier coup dans l'Antiquité, le réalisateur italien s'en sort très bien.
Très bien, si ce n'est un amas d'anachronismes historique dont je vous en cite quelques uns : si l'histoire est censée se dérouler sur l'ile de Rhodes, donc dans la sphère d'influence du monde grec (ou hellénistique), que l'on m'explique à quoi ressemble cette exécution de prisonniers aux allures de jeux du cirque, typiques du monde romain ? Ou encore les fameux anachronismes relatifs à la construction du colosse... Mais pire encore, c'est le montage image-son parfois maladroit, à savoir certaines séquences coupées alors qu'elles sont à peine terminées, ou certains plans enlevés abusivement (le baiser hollywoodien Rory Calhoun-Lea Massari coupé dans la version espagnole...). Quant au redoutable colosse au profil de 'kouroi' (attribut des statues masculines grecques), lui non plus n'est guère épargné, avec visiblement deux répliques (un modèle réduit et un autre grandeur nature, assez réussi mais certaines différences de conception n'échapperont pas à l'oeil de l'averti...).
Ceci dit, le film compense ses faiblesses par de magnifiques extérieurs (tous filmés en Espagne) et quelques séquences spectaculaires, notamment l'affrontement à un contre sept sur le colosse, qui aujourd'hui encore me fascine.
Un bon péplum aux moyens assez impressionnants, mais avec son petit lot d'incohérences et de bourdes, comme c'était très souvent le cas au tournant des années 1950-1960.