Adapté de la "lumineuse" série de Larcenet, prodige de la BD franco-belge, le film schlingue d'emblée le cinéma français dans ce qu'il a de pire. Esthétisme surjoué, marasme ambiant qui fait "plouf", triturage de pensées plus ou moins vaines... On frise le pastiche de notre cinoche national maniéré et vain. Et pourtant, il y a un je ne sais quoi la dedans qui permet de tenir bon... Certes, il faut éloigner tout objet aiguisé et autres cordes et se garder pas loin un tube de Xanax au moment du visionnage pour ne pas sombrer dans la dépression et éviter le suicide. Mais, malgré tout, on garde espoir dans le film tant que l'on garde espoir dans Marco qui tente difficilement de passer de l'état ado à l'état adulte. On entrevoit (surtout si on connait la BD car le réalisateur entremontre ce qu'il peut de la riche substance de base) les finesses de certaines situations et de la psychologie des personnages. Au point parfois d'être touché, presque ému. Le casting -Duvauchelle en tête- n'y est pas pour rien et on fini par ne plus être systématiquement agacé par les tics du film pour suivre la lente progression de Marco dans son évolution, ses sentiments et son rapport au monde.
Pas mal finalement.