Un peu de contexte. Je suis la pute à Mel. Du genre à écumer l'Internet pour prouver que c'est entièrement la faute de sa femme si elle s'est pris des coups de barre à mine.
Alors, l'idée d'un Mel dépressif qui parle fist un castor pour guérir, c'est un peu comme proposer un dernier rail à Delarue pendant que la sonde fait son travail.

Et bien ce fut décevant. Pas trop, je n'ai pas vomi pendant le film, mais quand même c'est vraiment inégal.

Le début est très satisfaisant, Mel joue Mel, il y a un petit côté mise en abyme pas déplaisant quand on replace le film dans son contexte (Mel est blacklistée par beaucoup de gens dans le milieu). Vient la première bonne surprise avec la découverte du Beaver. En effet, je ne pensais pas avoir à faire à une véritable histoire de schizophrénie. Et là, dès le début, le film a le mérite de commencer très rapidement, on a LE point fort du film : le personnage du Castor et la façon dont il est mis en valeur. Je vais pas revenir sur la performance jugée exceptionnelle (Gibson est toujours exceptionnel), mais il faut souligner les petits détails qui rendent le phénomène crédible par exemple les regards de Gibson et du Castor qui vont toujours dans le même sens (cela évolue avec le film, une manière élégante de souligner que la personnalité du Castor prend le pas sur l'autre)...

Voilà, on a donc un film avec Gibson qui parle d'un sujet original et qui commence rapidement. Je commençais donc à me caresser.

Mais, et c'est pour ça que je n'irais pas plus loin que la demi-molle, tout ces bons points sont cassés par le classicisme du reste. Etait-ce vraiment nécessaire de greffer un teenage movie pour souligner l'héritage de la folie du père dans cette famille ? Quel est l'intérêt de l'histoire de la taggeuse et de son frère disparu (surtout qu'on a déjà un autre sujet lié à la "psychanalyse", autrement plus important dans l'histoire) ? Pourquoi a-t-on trois longues séquences d'images avec de la musique larmoyante derrière, Jodie ne connaît-elle pas l'ellipse ? Et enfin, je trouve que le climax (la main tranchée) est trop fort, après une telle scène la seule fin possible devait être mièvre et entendue. Une fin plus ouverte (sans voir la guérison du héros par exemple) aurait eu plus d'impact et aurait renforcé le côté équivoque du film.
MosquitoStorm
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le 28 août 2012

Modifiée

le 20 sept. 2012

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MosquitoStorm

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