Mel Gibson à la classe

Nous racontant l'histoire d'un homme totalement déprimé, seul, paumé, qui trouve refuge et une seconde personnalité dans une marionnette à la forme de castor, ce film de la jolie et talentueuse Jodie Foster commence très mal. Blagues à deux francs, esprit franchouillard, sorte de remix d'une quelconque comédie familiale... Les trente premières minutes du film augure du très quelconque. Et pourtant, rien de tout cela ne guette le spectateur ensuite. Il y a aura surtout pas mal de jolies petites histoires dans la grande histoire, avec des seconds rôles qui sont de vrais délices. Mel Gibson est poignant, jouant à merveille cet homme déprimé auquel on s'attache rapidement, comme étant de sa propre famille, pour souffrir avec eux de ce "faux remède" qui s'est inventé.

La réalisation est intelligente, rapide, une sorte de "Sofia Coppola pour les gens qui aiment quand on ne s'ennuie pas une seule seconde" ce qui en soit, est une prouesse. Cela va droit au but tout en étant très humain. C'est très joliment conté. On n’a pas de morales lourdes ni de pleurs inutiles. Bref, c'est un très bon film. Enlevez-lui sa première demi-heure, et c'est carrément une perle. Une belle surprise qui relance un peu mon intérêt pour Mel GIbson après ses frasques et ses mauvais films. Quant à Jodie Foster, que dire si ce n'est que la petite de Taxi Driver a bien grandi ? Grande actrice et bientôt grande réalisatrice ? C'est bien parti, en tous les cas.