Tant va la larme à l'oeil qu'à la fin elle se casse

Dans le Complexe du Castor, Jodie Foster veut nous raconter l'histoire d'un homme faisant face à une profonde dépression, qui trouve un remède qui va progressivement devenir pire que le mal, le tout d'une façon humaine, sans trop d'artifices et avec humour et sensibilité.

Le seul problème du film réside dans ce dernier élément, très réussi mais surexploité. Après avoir suivi tous ces personnages attachants, chacun avec ses dilemmes et sa façon de les affronter, à trop vouloir jouer sur la corde sensible la réalisatrice nous empêche de réellement nous laisser emporter. Ainsi, lorsqu'on se retrouve avec la larme à l'oeil pour la troisième fois en 10 minutes, on commence à se sentir manipulé par la mise en scène et on se met à rejeter l'empathie par réflexe lors des dernières scènes. Le fait que chacune d'entre elles soit plus efficace que la précédent vient au final desservir le film, ce qui est tout de même un comble.

Il reste tout de même un film solide, servi par un jeu d'acteur efficace voire exceptionnel dans le cas de Mel Gibson, qui incarne 2 personnages tout en nuances en même temps, un humour omniprésent mais pas envahissant, et ce personnage central de la marionnette qui devient progressivement et magistralement effrayant de crédibilité et de vie.