Avec un titre aussi peu vendeur, "Le congrès" a toutes les chances de passer comme une météorite sur les écrans. Et ce n'est pas son concept bicéphale qui va arranger un éventuel bouche à oreille.
Nous avons en présence une partie du film en cinéma normal et une autre en dessin animé. Le lien c'est l'actrice Robin Wright, en réel d'abord dans son propre rôle, en héroïne cartoonesque ensuite.
Belle, toujours, proche de la cinquantaine, une carrière faite de mauvais choix, Robin se voit proposer par un producteur un contrat qui lui interdit d'apparaître réellement sur un écran ou sur une scène. En échange, son image, ses expressions seront scannées et utilisées à satiété par le studio pour la production de films de séries aux acteurs dématérialisés (plus de caprices, de retards, de questionnements, l'acteur est ainsi utilisé juste pour son image, voire son aura auprès des spectateurs).
Cette première partie, questionne assez cyniquement le droit à l'image, la survie du cinéma réel. Bien jouée, bien mise en scène, on est emporté par le propos quand soudain, on se retrouve vingt ans après, avec une Robin (joliment) vieillie, au volant d'une Porsche et se rendant à une espèce de congrès d'animation. Pour entrer dans le palais de ce festival, elle doit avaler un produit qui lui donne une apparence de dessin animé. Et c'est parti pour une heure de délire visuel et scénaristique. Il est toujours un peu question de divertissement mais les choses se compliquent un peu. Robin apprend que bientôt son image pourra être consommée par les spectateurs comme un aliment, leur permettant ainsi de l'intégrer dans leurs rêves. Robin a beau être moderne, et vivre maintenant dans un paysage de fantaisie aux habitants délirants, son sang ne fait qu'un tour et tente de s'opposer à cette soi-disant avancée technique qu'elle juge totalitariste. A partir de là, entre images visuellement inventives mais trop foisonnantes, cryogénisation et recherche larmoyante d'un fils devenu aveugle (et sourd aussi, je crois), l'intérêt du départ se dilue un peu. Trop cartésien, j'ai eu du mal à suivre ses errances dans différents espaces réels ou virtuels. La science au service du spectacle pour que l'humain se transforme en personnage de cartoon et oubli ainsi une vie pénible dans le réel, manque pour moi de consistance. Le scénario semble alors, comme les images, partir dans toutes les directions.
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pilyen
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le 3 juil. 2013

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