Sans doute n'avez vous pas lu Le dieu venu du centaure (ou peut être que si auquel cas je vous ais mésestimé ), l'un des nombreux livres du célèbre auteur de science fiction Philip K dick, pourtant au sortir de ma séance du congrès, je ne pouvais m'empêcher de repenser aux points communs entres les deux œuvres. Entre ces histoires ou la réalité perd tout sens au profit de la volonté humaine de vouloir se décharger de tous ces problèmes tout en se perdant elle même au passage. Ari Folman nous livre ici un film grand dans son questionnement sur le choix, mot qui reviens tellement souvent au cours du film qu'il ne peux laisser indifférent, grand sur son questionnement sur la liberté aussi, aller au plus facile est il forcément bon, drôle, drôle de film.

Je passerai vite sur le premier tiers qui même s'il met en place les éléments chronologique n'est que le début d'un délirium tremens qui durera plus d'une heure que vous ne verrez sans doute pas passer.

On y voit l'importance prise pas l'industrie du divertissement ( Hollywood our ne pas la citer ) et sa volonté à contourner les défaillances humaines en termes en numérisant leurs acteurs pour pouvoir les utiliser à loisir dans toutes leurs productions. Mais ce qu'on aurait pu croire être l'essence du film n'en était qu'un avant goût bien simpliste, après une ellipse de vingt ans nous voilà projeté dans un monde ou la fiction a pris le pas sur la réalité, ou les hommes peuvent enfin apparaître sous le visage qu'ils désirent dans un monde... d'animation.

Premier constat, c'est beau et torturé, je ne peux m'empêcher de penser à des toiles de Chagall ou de Dali en regardant ces paysages fous, peuplés de baleines volantes dans le désert ou d'hommes à l'apparence de Bouddha ou de Christ, ce monde archi coloré ou tout semble beau et merveilleux ou l'on voudrait tout oublier, mais qui demande une précision d'attention à toutes épreuves, en effet The congress est un nid de symbole, références à des noms connus, personnages récurrents, images récurrentes, voir jusqu'à scènes récurrentes et musiques à analyser. Décidément pas pour se détendre ce film, il vous faudra sortir vos scalpels et découper, essayer de tout remettre à sa place,car le réalisateur est sans concession, il mêle avec la même maestria différents de niveau de réalité quitte à perdre une partie des spectateurs.
Pourtant, les thématiques sont récurrentes, en premier lieu celles de ce qu'est la liberté, ce film est une belle illustration du choix du condamné à mort à qui l'on offre la chaise ou le curare, à tout moment à tout instant l'on peut mettre en relief les choix d'une société, qui succombant à sa propre peur profonde de la mort à décidé de « remanier la vérité » et de celle de l'héroïne dont tous les choix dans la vie ont été malheureux.
Mais cette société a t'elle vraiment laissé le choix à des malheureux en leur imposant leur drogue hallucinogène ? Et ce New york, ces nouveaux « jardins suspendu » ( Pour ceux au fond ont parle des jardins suspendu de Babylone, ville qui symbolise la décadence. ) ont t'ils vraiment apporté aux hommes ce qu'ils voulaient ? Donner aux hommes ce qu'ils veulent n'est ce pas les mener à leur perte ?
Et ces naturalistes, ces hommes tout simple que l'on entraperçoit, sont ils l'exception qui confirme cette règle ? que de questions, que de question.

Alors il ne faut pas se leurrer, Le congrès est un film fait pour les gens torturés, y aller un dimanche soir en quête de repos c'est risquer de se casser les dents dessus, car le fil rouge de l'histoire est aussi banal que l'univers développé est dense, en effet la quête pour retrouver l'enfant disparue de l'héroïne ce n'est pas l'histoire du siècle. Mais tout ce qui est derrière porte à question, qu'est ce que ce film cherche vraiment à nous montrer ? Son univers chatoyant qui renvoie le chat d'Alice au pays des merveilles au rang de parangon du bon sens à tout pour déranger, et l'étrange des gens qui y habitent n'a rien de bon. Qu'est ce que ce compte à rebours d'une révolution qui ne se termine jamais, comme si elle cachait un mensonge. Ce monde, c'est un matrix ou les humains auraient choisis d'eux même de demeurer dans la matrice, d'ailleurs une référence explicite au possible se cache dans l'un des recoins du scénarios. Les musiques elles mêmes sont dignes d'être analysées, je ne me souviens que de l'une d'entre elles un « forever young » qui décrivait à merveille ce paradis caché dans le recoin de chacun de ses zombis humains car le retour à la réalité n'est pas beau avoir, attention film à ne pas mettre entre toutes les mains.

Ah on me dit à droite qu'une analyse des couleurs et du nazisme pourrait aussi être à l'ordre du jour, je vais donc m'y atteler dès maintenant...

*Part se pendre. *


Si vous êtes dépressifs, fatigué ou désireux de passer un bon moment, le congrès n'est pas pour vous. C'est avant tout un film qui questionne son spectateur au moment même ou il le regarde, c'est un film qui rejette le mode automatique du divertissement et vous amène à réfléchir tout au long de son déroulement, alors bon un divertissement qui se moque du divertissement, voilà un film élitiste.
Brume_Ondeblois
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le 13 août 2013

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Brume_Ondeblois

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