Le Congrès est un « petit » film halluciné façon tsunami émotionnel. La première partie plante le décor, Robin Wright, actrice has been et plus du tout bancable, se fait laminer par le directeur de son studio. Son dernier contrat lui sera fatal puisque la dépossédant totalement de son droit à l’image pendant 20 ans. Notre empathie est alors au summum, elle est belle encore, désarmée et si fragile, et on se dit « mais quel culot d’accepter un rôle pareil » ! On la retrouve deux décennies plus tard. Dans le champ de ruine qu’est sa vie, tout bascule (transition du réel à l’animation). On la croyait à terre il n’en est rien ! Ce lutte qu’elle mène contre ce monde si facile du virtuel, où il est possible d’être qui l’on veut à loisir, est un combat pour la vie, pour l’amour, contre la peur…
Véritable parabole, le film de Ari Folman (réalisateur du splendide Valse avec Bachir) exacerbe nos sentiments et tente de nous faire atterrir, à l’image des clients d’un Miramount Hôtel en péril… Quel est le sens de notre destinée, le confort, la belle image que l’on projette aux autres ? Ou alors l’amour, le don de soi, le partage, la liberté d’être ? Nous sommes loin du film engagé, le discours ne se veut pas pamphlétaire, « Le congrès » est plutôt un film engageant. Il provoque, séduit, vous touche avec beaucoup de simplicité, et de délicatesse jusqu’au dernier plan, où le prénom Aaron résonne comme un écho de délivrance.