Le Conte de la princesse Kaguya
7.9
Le Conte de la princesse Kaguya

Long-métrage d'animation de Isao Takahata (2013)

Quand on parle du studio Ghibli, on pense tout d'abord au maître Hayao Miyasaki mais on oublie un peu vite son co-fondateur.
Il faut dire que si l'oeuvre de Miyasaki a été largement diffusé en France , c'est moins le cas pour son homologue et j'ai l'impression, peut être à tord, qu'il n'est connu que par les initiés.
Du coup, quand Miyasaki a annoncé sa retraite , la plupart se sont demandé ce qu'allait devenir le studio.
La réponse est en 2 mots : Isao Takahata.

Quand on connaît l'ensemble de sa filmographie et quand on sait que certains pensent même qu'il est au dessu de Miyasaki, ça semblait évident.
Mais son dernier long métrage est une chouette piqûre de rappel.

Dire que le conte de la princesse Kaguya est beau est euphémisme.
Il n'est pas beau , il est tout simplement sublime et surtout il va à l'encontre de tout ce que peut nous proposer l'animation en ce moment.
Le trait est simple, juste crayonné et pourtant les visages et les mouvements sont d'une expressivité rare.
L'animation a un petit côté rétro mais sa fluidité ferait pâlir les animateurs de Disney (la scène du bébé qui essaie de marcher est un modèle du genre).
Les couleurs pastelles nous rappelle l'époque à laquelle l'histoire est contée et donne une touche unique à l'ensemble. (le jeux des ombres, des reflets est un vrai plaisir pour le regard attentionné)
Il m'arrive de tomber "amoureux" d'une image , d'une scène que je trouve parfaitement exécutée.
Ici, chaque images est un véritable tableau, une pure estampe d'une beauté presque indécente.

Le rythme est lent, contemplatif mais on est pas à l'abris d'un déchaînement exprimant toute la colère enfouie chez la petite princesse.
Le trait devient alors incontrôlable, plus dynamique et fou.
La scène de la fuite risque de rester longtemps comme un monument du genre.

Le récit s'inspire d'un conte japonais et en garde sa structure classique.
Cependant la multitude des tons et des thèmes abordés font toute la force du récit.
Tantôt enchanteur , tantôt mélancolique, parfois drôle et souvent poétique, le récit nous fait vivre l'histoire de la princesse Kaguya , une petite fille sortant d'un bambou et adoptée par une famille de petite extraction.
Ne cherchant que des plaisirs simples , son père va tenter de faire d'elle une princesse au point de la rendre malheureuse alors qu'il ne veut que son bonheur.
Hymne à la nature, témoignage de vieille tradition, rapport familiaux , il y a tant de chose dans ce conte qu'on ne voit pas le temps passé.

Le tout est enrobé par la musique de Joe Hisaishi au sommet de son art et qu'on avait pas vu aussi inspiré depuis bien longtemps.

Le conte de la princesse Kaguya est une petite pépite.
Une chose rare qu'il faut apprendre à admirer.
L'histoire ne demande qu'une chose , à ce que vous vous laissiez emporter.

Et surtout n'hésitez pas à y emmener vos enfants.
J'y suis allé avec ma fille de 11 ans , elle en est ressortie aussi admirative que moi.

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le 3 juil. 2014

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