Quand Swchwarzy casse du mafieux ça fait du sale.


-Je veux que vous vous introduisiez dans l'organisation Patrovita pour la démolir.
- Avec la gueule que j'ai ! J'ai l'air de quoi?
- Je trouve que vous avez l'air d'un homme malheureux.



Le Contrat est à l'époque de sa sortie une oeuvre à part dans la filmographie d'Arnold Schwarzenegger car il est le premier film à marquer une pause dans ses nombreux rôles de gros bras. En effet, ce long métrage est avant tout un polar avec tous les codes qui le définis, se terminant certes en une bonne grosse dose d'hémoglobine à la Scarface mais sans se détourner de son appartenance.
Réalisé par John Irvin à qui l'on doit une multitude de film assez catastrophique que je préfère oublié (n'ayant pas tout vu de lui non plus, lui laissant le bénéfice du doute), Le Contrat est sans aucun doute sa meilleure réalisation. Loin d'être le meilleur de son genre il réussit tout de même à crédibiliser Arnold Schwarzenegger alors à ce moment la très massif et difficilement imaginable en rôle de gangster notable.


Faut dire que l'acteur porte très bien le cigare et se fond sans mal avec son grand smoking dans un monde où la mafia bas son plein et où, les faux-semblants sont choses constantes et normalités. Le scénario ne révolutionne en rien le format mafieux mais arrive tout de même à proposer une configuration intéressante dans son déroulé. Certes on est dans un format classique d'histoire d'infiltration assez basique, possédant tout de même quelques petites surprises. La première étant Arnold dans ce rôle où on ne l'attend pas, et l'autre la structuration du récit qui se scinde en deux parties bien distinctes.


L'une avançant tranquillement avec retenue, prenant le tant de présenter et de développer ses personnages ainsi que les enjeux comme un bon film de mafia de base, et l'autre laissant place à l'action et au règlement de comptes badass. Ainsi d'un polar Thriller, Policier qui prend son temps on passe d'un coup à un rythme plus effréné et rythmé où l'heure n'est plus à la discussion mais au sang! Bien dosé et intelligemment mise en scène, ce qui fait qu'on n'est pas du tout perdu dans ce changement de ton.


On pourrait même dire que ça sonne comme une délivrance, car voir Swarzi faire le gangster c'est bien, mais le voir défourailler c'est encore mieux.


Chose très surprenante vient de son ambiance qui est très loin du côté second degré élément tellement propre au film d'action année 80 dont l'acteur est expert. Ce qui fait qu'il n'y a pas de mégas punchlines (deux ou trois pas plus), ni de scène d'humour où on se fend la poire à voir plein de monde se faire exploser. Aspect encore plus surprenant, le personnage féminin ne joue pas qu'un rôle de bimbo qu'il faut protéger. On assiste à une réelle relation entre le héros et sa femme, et également la difficulté à rester honnête et fidèle lorsque l'on possède une fausse maîtresse qu'on commence à aimer.
Cette touche féminine bien que secondaire fait tout de même du bien et apporte un peu plus subtilité dans ce monde de brutes. Voir un Schwarzy capable de sentiment et beaucoup moins invulnérable après ses rôles de grosse brute indestructible (Commando, Conan, Terminator) fait un bien fou.


Avec un peu plus d'attention sur ce sujet, cela aurait pu devenir un gros film. Mais bon, je ne vais pas me plaindre car admirer le comédien autrichien dans un tel rôle fait plaisir, et puis le voir tenir autant de dialogue dans un long métrage est une chose très rare à ce moment-là de sa carrière, car ce n'est pas avec Terminator ou Conan qu'il a eu l'occasion de s'exercer.


L'image se veut pas mal terne, limite sale, chose bien trouvé amplifiant cette atmosphère nébuleuse. * Le cinéaste joue très bien de sa tension, l'on sent que cela peut péter à tout moment, on le sent mais il ne se passe rien, encore et encore, jusqu'au moment tant attendu où comme l'on pouvait sans douter tout s'achève dans un débordement de cadavre dans deux chapitres successifs punitifs!*
Comme précisé plus haut l'action n'est pas le premier but rechercher au cours du récit, néanmoins il faut reconnaître que la fusillade de fin à vraiment de la gueule. C'est violent, sanglant, les balles fusent dans tous les sens et Arnold est sans pitié, d'ailleurs lui aussi en prend pas mal la poire. La séquence est crue et les décors volent dans tous les sens, le cinéaste a concentré tous ses efforts dans la mise en scène finale. Il se libère et nous avec !


Autant il y a quelques plans qui sont faits un peu à la raches, autant d'autres sont superbes, comme l'explication finale, ainsi que la toute dernière séquence qui est touchante.


La bande-son est sympathique bien que limitée, on perçoit l'influence caractéristique des années 80. J'ai apprécié la piste country utilisée pendant l'introduction. L'affrontement dans la carrière où on nous passe un tube des Rolling Stones Satisfaction (I can't Get No) ajoute vraiment du style et de l'impact.
Toutefois attention au doublage Vf qui fait bien mal aux oreilles, je conseille grandement de le voir en vostfr.


Le casting est vraiment pas mal du tout! On a un Schwarzenegger surprenant dans son costume de gangster que l'on n'attendait pas sous les traits de Joseph P. Brenner. L'actrice Katrhryn Harrold que je ne me rappelle pas avoir vue autre part est un personnage qui m'a surpris autant par son prénom Monique que par le rôle bien présent qu'elle tient. Pour jouer les parrains de cette mafia locale on a bien choisi de sales tronches avec : Robert Davi qui est excellent en lieutenant mafieuso, j'adore ce comédien qui a toujours joué de gros pourris.
Je ne me rappelle pas l'avoir vu incarner ne serait ce qu'une fois un gentil (même si ça a dû lui arriver). Pendant les années 80, il faisait un tabac dans les rôles secondaires de vilains. Les goonies, Predator 2, Piège de Cristal... allant même jusqu'à devenir le grand méchant principal d'un James Bond avec **"Permit de tuer".**


Paul Shenar sous les traits de Paulo Rocca le bras droit du parrain est pour ma part celui qui aurait dû l'être, car il a du charisme; du moins bien plus que l'acteur Sam Wanamaker alias Luigi Patrovita. Je sais pas pourquoi, même s'il joue son protagoniste de boss de l'organisation de manière sérieuse, je lui trouve un brin de stupidité.


CONCLUSION :


John Irvin signe avec Le Contrat un polar sérieux qui ne révolutionne absolument pas le style gangster mais qui réussit tout de même à faire de bonnes propositions, tirant un minimum son épingle du jeu grâce à l'acteur Arnold Schwarzenegger qui surprend fortement en mafieux. Pour la première fois à l'écran on peut voir le jeu d'acteur du comédien qui cette fois-ci ne joue plus un protagoniste indestructible. Une oeuvre assez majeure dans la carrière de celui-ci car elle marque son évolution à ce moment là, car à part Conan, Terminator ou Commando il n'a pas eu l'opportunité de proposer un large panel d'expression faciale.
Bravo au réalisateur qui a réussi à proposer un véritable polar prenant son temps dans le développement pour finalement nous éblouir de sa conclusion impactante. Après re-visionnage je suis étonné de voir qu'il s'en sort techniquement encore bien malgré le temps qui passe. Et puis voir Arnold déglinguer du mafieux a un effet plus que jubilatoire.

Créée

le 6 juin 2018

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