Chronique de Le Convoyeur (2004)

réalisateur : Nicolas Boukhrief

genres : policier, thriller, drame, action

acteurs : Albert Dupontel, Jean Dujardin, François Berléand, Claude Perron

Synopsis

Alexandre Demarre un homme mystérieux et taciturne se fait engager par la société de convoyeurs de fond Vigilante qui traverse une crise avec 3 violents braquages dans l’année et dont le passage imminent sous le controle d’une société américaine va entrainer plusieurs pertes d’emplois.

Mais qui est cet homme et que cherche t’il ?

Critique

Un film choc et coup de poing comme on en voit que trop rarement dans le cinéma francais qui est le notre.

Premièrement, le sujet est pas banal . C’est peut être un des rares films (si ce n’est le seul) à plonger aussi frontalement dans le milieu des convoyeurs de fond. Et un sujet qui change, ça fait du bien parmi la masse de polars francais tous plus interchangeables les uns que les autres que compte notre cinéma.

Ensuite, la mise en scène est efficace. La froideur et la morosité qu’elle dégage colle bien avec le caractère taciturne et sombre de l’anti héros joué par Albert Dupontel.

On se croirait même parfois dans un documentaire avec les employés qui font des trucs banals de chez banals (se changer, transférer l’argent d’un point A à un point B, faire des courses au supermarché ou encore faire la fète…).

Peu d’action, mais les deux seules scènes qu’on a (la fusillade contre les racailles et le derniers tiers du film) n’ont rien à envier à celles que l’on voit dans les films américains. de par la violence assez crédible qui s’en dégage (sauf vers la fin).

Enfin le casting est splendide, les acteurs (Berléand, Perron , Boisselier et tous les autres) campant tous des employés tous plus névrosés les uns que les autres (un nerveux « Vieille France », un dealer, un dépressif, un alcoolique….) .

Le seul qu’ a pas l’air un cas social (en apparence du moins), c’est Jean Dujardin qui joue un bon vivant fort sympatique en comparaison de ses collègues (un de ses premiers roles dramatiques qui à l’époque fut perçu comme un contre emploi lui qu’était surtout connu pour ses sketchs du Nous C Nous et la série Un gars une fille).

Et bien sur, n’oublions pas ce bon vieux Albert dans le role principal quasi présent dans tous les plans et qui monopolise la caméra dans son role de mec blasé de la vie et froid qu’on sent pret à péter un boulon à n’importe quel moment.

Un personnage bien loin de ce mongol de Bernie Noel donc vous l’aurez compris.

ATTENTION SPOILERS !!!

On peut regretter que le but d’Alexandre Démarre soit rapidement révélé au spectateur. Chef d entreprise ou un truc du genre, il a perdu son fils comme victime collatéral d’un braquage auquel il fut témoin . On suppose donc qu’il s’engage pour la vengeance bien que ce n est pas dit explicitement (il parle pas beaucoup en même temps).

Par contre, le twist final révélant que Dujardin est complice des criminels apparaissant à la fin est bien vu et donne un coté plus sombre au personnage qui passe de collègue sympatique et chaleureux à pourriture suprème prète à trahir et tuer ses propres collègues uniquement pour des intérèts pécuniers.

FIN DES SPOILERS !!!

Pour terminer, nous dirons que ce polar francais vaut le coup d’oeil de par son thème original, son interprétation crédible (mention à Dupontel qui crève l’écran) et ses quelques scènes d’action qui semblent parfois puiser leur inspiration dans le cinéma américain (le final fait penser à Assaut de John Carpenter).